De nombreux sujets étudiés ici, des avis partagés, des débats d’Idées qui me tiennent à cœur : Tout ne vient pas de moi et parfois des Ecrits présents ici ont pu heurter ma Vision de la Maçonnerie, mais nous vivons dans un Monde Ouvert où les Hommes sont tous différents. Rien n’est plus vrai que le vieux adage : « Il faut de tout pour faire un Monde » (personnellement je me le permet car nous sommes sur la page des débats, j’enlèverai de ce Monde les pédophiles, les violeurs et tous les responsables d’exactions et de Guerres).

 

 

La Religion en Maçonnerie ?

 

Cadre dans lequel s'exerce la liberté religieuse en France
 
Les sectes veulent qu'on les considère comme d'authentiques religions et le clament à qui veut l'entendre. Que dire alors de ces groupes, qui font des pieds et des 
mains pour se faire " reconnaître " comme de vraies religions? 
 
Dans la mesure où l'on pourrait effectivement les considérer comme telles, en quoi consiste la liberté ou la non liberté purement religieuse pour elles?
 
La réponse est simple : la Constitution de la République, la loi du 9 décembre 1905 et les textes subséquents définissent le cadre dans lequel s'exerce la liberté 
religieuse dans l'Etat laïc français. Qu'est ce alors qu'un mouvement religieux en France? C'est un mouvement qui répond aux dispositions de la loi de 1905, à savoir 
qui essentiellement exerce un culte.
 
La loi ne définit pas la notion de culte de manière explicite, et c'est dommage. Y a t il des sectes qui exercent un culte au sens de la loi de 1905 ? La réponse est: 
Non. La seule exception connue à cette question consiste en quelques rares cas isolés de dégrèvements de taxe foncière pour quelques " salles du royaume " des 
Témoins de Jéhovah. En toute rigueur administrative, ces "salles du Royaume" sont donc concernées localement par la loi du 9 décembre 1905, en tant que religion, 
qu'elles se rattachent ou non à un groupe sectaire.
 
La loi du 9 décembre 1905, par ses articles 1 et 2, assure la liberté de conscience et garantit le libre exercice des cultes, sous réserves de dispositions précises qui y 
figurent, visant " l'intérêt de l'ordre public ". L'Etat ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucune religion. Le principe fondamental de la Constitution, qui institue 
la laïcité de la République, est en effet que tout citoyen, et toute organisation quelle qu'elle soit, fut elle religieuse, est soumise aux lois, à toutes les lois, de la 
République.
 
On sait que dans les pays anglo saxons, notamment aux Etats Unis, il n'en est pas tout à fait de même, et que la liberté d'exercice de rites ou d'obligations religieuses 
est parfois considérée comme d'un degré de légitimité supérieur à celui de la loi.
 
Cette situation n'est pas celle de la France, où d'ailleurs elle serait pratiquement incompréhensible, ni en fait d'autres pays européens notamment, où le respect 
absolu, et par tous les citoyens, de la loi constitue le ciment fondamental et la condition nécessaire de la cohésion républicaine.
 
S'il y avait persécution religieuse par les autorités de l'Etat, pourquoi donc, et au nom de quoi, celle ci ne viserait elle que les " nouveaux " mouvements religieux, et 
pas les " anciens " ?
 La loi est claire, et connue de tous en matière de libertés, et ni le législateur ni la Justice ne peuvent transiger sur son application par tous sans exception.
 
Il n'y a dans cette évidence aucune tendance intolérante ou persécutrice ...Aussi, est ce à tort que les sectes se révoltent si certaines de leurs pratiques, qu'elles 
qualifient de " religieuses ", ne sont pas autorisées, ou font l'objet de plaintes, à partir du moment où elles sont en contradiction avec la loi.
 
Il ne s'agit là que de l'application simple du droit commun, et cela n'a rien à voir avec le caractère sectaire ou non de l'organisation qui en est l'objet.
 
Un mouvement religieux authentique peut présenter une dérive sectaire; il n'en reste pas moins religieux. Le caractère religieux ou non d'un mouvement tient à sa 
croyance, et au culte qui en découle ; le caractère sectaire tient à des comportements contraires aux droits et à la dignité de l'homme.
 
Mais ne nous y trompons pas. Les croyances, les philosophies, les pratiques, les "cultes" des sectes qui proclament leur caractère soi disant "religieux", ne sont pas 
religieux au sens de la loi de 1905, nous l'avons vu.
 
Même s'ils l'étaient, cela ne changerait strictement rien au fait que ceux et celles de ces croyances, philosophies, pratiques et "cultes" qui sont contraires à la 
Constitution et à la loi, ou qui bafouent ou violent les droits et la dignité de l'Homme, ne peuvent en aucun cas être tolérés, et doivent être combattus.
 
C'est d'abord aux responsables du respect de la Loi qu'il appartient de sanctionner ce type d'actes et de la faire respecter. Ce n'est pas parce que l'on enseigne aux 
adeptes l'exploitation de la sexualité dès le plus jeune âge, ou que l'on interdit la transfusion sanguine, ou encore que l'on sépare systématiquement les enfants de 
leurs parents, ou que l'on professe et pratique toute autre prescription illégale et les sectes sont là dessus très fécondes, tout cela en prétendant qu'il s'agit d'actes 
religieux que la loi ne s'impose pas aux auteurs de ces actes comme à tout le monde. De plus, on sait que ces pratiques font des victimes, nombreuses et souvent 
irrémédiablement détruites, parmi les adeptes et leur famille.
 
Ces victimes doivent être défendues, soutenues et aidées, et les pratiques en cause dénoncées vigoureusement et sans relâche. Quand de plus s'y ajoute un 
comportement sectaire caractérisé, au sens des définitions qui précèdent, tout, croyances, philosophies, pratiques, cultes et comportements sont évidemment à 
dénoncer et à combattre, tant par les pouvoirs publics responsables que, pour leur part, par les associations telles que l'UNADFI.
 
Des enjeux très importants sont cachés derrière la vertueuse référence aux droits de l'homme invoquée à tout bout de champ par les sectes et leurs défenseurs.
 
Il y va tout simplement de leur survie, car la couverture religieuse est le seul moyen de défense qui a des chances de paraître plausible auprès de l'ignorant des 
réalités sectaires, et parce qu'elles ne peuvent vivre que dans et par la tromperie, voire l'escroquerie 
- tromperie au recrutement,
- tromperie sur les objectifs réels,
- tromperie sur la " doctrine ",
- tromperie sur les besoins financiers,
- tromperie sur l'emploi des ressources fnancières,
- tromperie sur l'avenir personnel des adeptes,
- tromperie sur le caractère " religieux " de la secte,
- tromperie vis à vis de la société.
 
Que la vérité éclate, voici les sectes désarçonnées. D'où cet acharnement à vouloir se faire reconnaître comme religions, afin de devenir intouchables...
 
D'où cet acharnement à lutter contre tout ce qui, de près ou de loin, tend à les remettre à leur vraie place, parmi les groupes néfastes pour les individus, les familles et 
la société...
 
D'où cet acharnement à déplacer sans cesse le débat pour l'empêtrer dans des marécages éloignés de leurs pratiques répréhensibles.
 
Et puis, la religion, cela permet de bénéficier d'exonérations fiscales intéressantes... Comme le dit Jean Louis SCHLEGEL, dans un article intitulé " Les sectes à 
l'âge démocratique " " l'opposition est donc, avant tout, entre sectes et sociétés démocratiques, et non pas entre sectes et Eglises ':

 

 

Et un petit travail de moi sur la Religion.

 

 

 

Témoin de la Lumière

« Le rôle de l’Eglise à l’entrée du Troisième millénaire »

 

 

La Charité au service de la Communion

Une spiritualité de Communion

La variété des vocations

Le pari de la Charité

Les défis actuels

Le Dialogue

Conclusion

 

 

La Charité au service de la Communion

" Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l’Amour que vous aurez les uns pour les autres " (Jn 13,35). Cette phrase adréssée aux Apôtres et qui est maintenant dans le cœur de tous les membres de l’Eglise doit aussi être dans le Cœur de chaque Chrétien.

Si nous avons vraiment contemplé les visages du Christ, chers F.° et S.°., les programmes pastoraux de l'Eglise, seuls vrais représentant de la Volonté de l’Eglise, ne pourront pas ne pas s'inspirer du " Commandement nouveau " qu’Il nous a donné : " Comme je vous ai aimé, vous aussi aimez-vous les uns les autres " (Jn 13,34). C'est un grand domaine pour lequel l’Eglise devra manifester et programmer un engagement résolu, tant au niveau de l'Eglise Universelle et des Eglises particulières : celui de la communion (Koinonia), qui incarne et manifeste l'essence même du mystère de l'Eglise. La communion est le fruit de la manifestation de l'amour qui, jaillissant du coeur du Père Eternel, se déverse en nous par l'Esprit que Jésus nous donne, pour faire de nous tous " un seul coeur est une seule âme" (Ac 4,32). C'est en réalisant cette communion d’amour que l’Eglise se manifestera comme « sacrement », c'est-à-dire comme " le signe et l'instrument de l'union intime avec Dieu et de l'unité de tout le genre humain ".

 

Les paroles du Seigneur à ce sujet sont trop précises pour que l’on puisse en réduire la portée. Beaucoup de choses, même dans le nouveau siècle seront nécessaires pour le cheminement historique de l'Eglise ; mais si la charité (l’agapè), fait défaut, tout sera inutile. C'est l'apôtre Paul lui-même qui le rappelle dans L’hymne à la charité : nous aurions beau parler les langues des hommes et des anges et avoir une foi à " déplacer les montagnes ", s’il nous manquait la charité, tout cela serait " rien " (1 Co 13,2). La charité est vraiment le " coeur " de l'Eglise, comme l'avait bien pressenti Sainte Thérèse de Lisieux : " Je compris que l'Eglise avait un coeur, et que ce coeur était brûlant d'amour. Je compris que l'Amour seul faisait agir les membres de l’Eglise. Je compris que l'amour renfermait toutes les vocations, que l’Amour était tout ".

 

Une spiritualité de Communion

Faire de l'Eglise la maison et l'école de la communion : tel est le grand défi qui se présentera à l'Eglise dans le millénaire qui commence, si elle veut être fidèle au dessein de Dieu et répondre aussi aux attentes profondes du monde.

Qu'est-ce que cela signifie concrètement ? Ici aussi le discours pourrait se faire immédiatement opérationnel, mais ce serait une erreur de s’en tenir à une telle attitude. L’Eglise doit promouvoir une spiritualité de la communion, en la faisant ressortir comme principe éducatif partout où sont formé l'homme et le chrétien, où sont éduqués les ministres de l'hôtel, les personnes consacrées, les agents pastoraux, où se construisent les familles et les communautés. Une spiritualité de la communion consiste avant tout en un regard du coeur porté sur le mystère de la Trinité qui habite en nous, et dont la lumière doit aussi être perçue sur le visage des F.°. et des S.°. qui sont à nos côtés. Une spiritualité de la communion, cela veut dire la capacité d'être attentif, dans l'unité profonde du Corps mystique, à son frère dans la foi, le considérant donc comme " l’un des nôtres ", pour savoir partager ses joies et ses souffrances, pour deviner ses désirs et répondre à ses besoins, pour lui offrir une amitié vraie et profonde. Une spiritualité de la communion est aussi la capacité de voir surtout ce qu'il y a de positif dans l'autre, pour l'accueillir et le valoriser comme un don de Dieu : Un " don pour moi ", et pas seulement pour le chrétien qui l'a directement reçu. Une spiritualité de la communion, c'est enfin savoir " donner une place " à son Frére, en portant " les fardeaux les uns des autres " (Ga 6,2) et en repoussant les tentations égoïstes qui continuellement nous tendent des pièges et qui provoquent compétition, carriérisme, défiance, jalousies. Ne nous faisons pas d'illusions : sans ce cheminement spirituel, les moyens extérieurs de la communion serviraient à bien peu de choses. Ils deviendraient des façades sans âme, des masques de communion plus que ses expressions et ses chemins de croissance.

 

Sur cette base, le nouveau siècle devra voir l’Eglise s’engager plus que jamais à valoriser et à développer les domaines et les moyens qui, selon les grandes orientations du concile Vatican II, servent à assurer et à garantir la communion. Comment ne pas penser, avant tout, à ses services spécifiques de la communion que sont le ministère pétrinien et, en étroite relation avec lui, la collégialité épiscopale ?. Il s'agit de réalités qui ont leur fondement et leur consistance dans le dessein même du Christ sur l'Eglise, mais qui, en raison de cela, ont continuellement besoin d'une vérification qui en assure l'authentique inspiration évangélique.

 

Les lieux de cette communion doivent être entretenus et étendus jour après jour, à tout niveau, dans le tissu de la vie de chaque Eglise. La communion doit ici clairement apparaître entre les pasteurs et le peuple de Dieu tout entier, entre les associations et les mouvements ecclésiaux. En effet, la théologie et la spiritualité de la communion inspirent une écoute réciproque et efficace entre les Pasteurs et les fidèles, les tenants unis dans tout ce qui est essentiel, et les poussant, d'autre part, à parvenir normalement à une convergence en vue de choix réfléchis et partagés. Dans ce but, l’Eglise devra faire sienne la sagesse antique qui, sans porter aucun préjudice au rôle d'autorité des Pasteurs, savait les encourager à la plus grande écoute de tout le peuple de Dieu. Ce que Saint Benoît rappelle à l'Abbé du monastère, en l'invitant à consulter aussi les plus jeunes, est significatif : " Souvent le Seigneur inspire à un plus jeune un avis meilleur " (« Ideo autem omnes ad consilium vocari diximus, quia saepe iuniori Dominus revelat quod melius est »). Et Saint-Paulin de Dole exhorte : " Soyons suspendus à la bouche de tous les fidèles, car dans tous les fidèles souffle l'Esprit de Dieu " (« De omnium fidelium ore pendeamus, quia in omnem fidelem Spiritus Dei Spirat »).

Si donc la sagesse juridique, en posant des règles précises à la participation, manifeste la structure hiérarchique de l'Eglise et repousse les tentations d'arbitraire et de prétentions injustifiées, la spiritualité de la communion donne une âme aux éléments institutionnels en proposant la confiance et l'ouverture pour répondre pleinement à la dignité et à la responsabilité de chaque membre du peuple de Dieu.

 

La variété des vocations

Cette perspective de communion est étroitement liée à la capacité de la communauté chrétienne de donner une place à tous les dons de l'Esprit. « L'unité de l'Eglise n'est pas uniformité, mais intégration organique des légitimes diversités » (Très Saint Père Pie XII). C’est la réalité des nombreux membres réunis en un seul corps, l'unique Corps du Christ (1 Co12,12). Il est donc nécessaire que l'Eglise du troisième millénaire stimule tous les baptisés et les confirmés à prendre conscience de leur responsabilité active dans la vie ecclésiale. À côté du ministère ordonné, d'autres ministères, institués ou simplement reconnus, peuvent fleurir au bénéfice de toute la communauté, la soutenant dans ses multiples besoins : de la catéchèse à l'animation liturgique, de l'éducation des jeunes aux expressions les plus diverses de la charité. J’ai depuis longtemps pris conscience, en tant que Chrétien, de l’importance de telles Organisations, véritable reflet de la pensée commune Chrétienne : Une Image de l’Eglise se joue ici, par le bais de l’effort que fera l’Eglise pour redorrer une image ternie par les scandales et les rumeurs…

De plus, À n'en pas douter, l’Eglise devra réaliser un généreux effort - surtout par la prière assistante au Maître de la moisson (Mt 9,38)- pour la promotion des vocations au sacerdoce et des vocations à une consécration spéciale. C'est là un problème de grande importance pour la vie de l'Eglise dans toutes les parties du monde. Vous avez bien du le remarquer, mes S.°. et F.°. ! Dans certains pays d'ancienne évangélisation, le problème des vocations est devenu réellement dramatique en raison des mutations du contexte social et du dessèchement religieux qui découle du consumérisme et du sécularisme. Il est nécessaire et urgent pour l’Eglise, à l’aune du Troisième Millénaire, de mettre en oeuvre une pastorale des vocations largement diffusée, qui atteignent les lieux éducatifs, les familles, suscitant une réflexion plus attentive sur les valeurs essentielles de la vie, qui trouvent leur aboutissement dans la réponse que chacun est invité à donner à l'appel de Dieu, spécialement quand cet appel invite au don total de soi et de ses énergies pour la cause du Royaume.

Dans ce contexte, toutes les autres vocations, enracinées en définitive dans la richesse de la vie nouvelle reçue dans le sacrement du Baptême, prennent aussi leur propre relief. En particulier, l’Eglise devra découvrir toujours mieux la vocation qui est propre aux laïcs, appelés comme tel à " chercher le Royaume de Dieu en gérant les affaires temporelles et en les ordonnant selon Dieu ", et aussi à assumer « leur part de la mission dans l'Eglise et dans le monde par leurs activités en vue d'assurer l'évangélisation et la sanctification des hommes ».

Dans cette même ligne, le devoir de promouvoir les divers types d'associations revêt une grande importance pour la communion, que ce soient les formes plus traditionnelles ou celles plus nouvelles des mouvements ecclésiaux ; ces formes continuent à donner à l’Eglise une vivacité qui est un don de Dieu et qui constitue un authentique " Printemps de l'Esprit " (Jean Paul II lors des JMJ ‘Journées Mondiales de la Jeunesse’ à. Toronto cette année). Il faut bien sûr que les associations et les mouvements, aussi bien dans l'Eglise Universelle que dans les Eglises Particulières, oeuvrent en pleine harmonie ecclésiale et en obéissance aux directives émanant de l'autorité des Pasteurs. Mais l'avertissement de l'Apôtre, exigeant et péromptoire, s'adresse aussi à tous " N'éteignez pas l'Esprit, ne repoussez pas les prophètes, mais discernez la valeur de toutes choses. Ce qui est bien, gardez-le " (1 Th 5, 19-21).

Une attention spéciale doit être portée par l’Eglise à la pastorale de la famille, d'autant plus nécessaire dans un moment historique comme le nôtre, où l'on enregistre une crise diffuse et radicale de cette institution fondamentale. Dans la vision chrétienne du mariage, la relation entre un homme et une femme - relation réciproque et totale, unique et indissoluble - répond au dessein original de Dieu, qui s'est obscurci dans l'histoire par la " dureté du coeur ", que le Christ est venu restaurer dans sa splendeur originelle, en révélant ce que Dieu a voulu depuis " le commencement " (Mt 19,8). Dans le mariage, élevé à la dignité de sacrement, est aussi exprimé le " grand mystère " de l'amour sponsal du Christ pour son Eglise (Ep5,32).

Sur ce point, l'Eglise ne peut ceder aux pressions d'une certaine culture, même si celle-ci est répandue et parfois militante. Il faut plutôt faire en sorte que, par une éducation évangélique toujours plus complète, les familles chrétiennes donnent un exemple convaincant de la possibilité d'un mariage vécu de manière pleinement conforme au dessein de Dieu et aux vraies exigences de la personne humaine : de la personne des conjoints et surtout de celle, plus fragile, des enfants. Les familles elles-mêmes doivent être toujours plus conscientes de l'attention due à leurs enfants et se faire les sujets actifs d'une présence ecclésiale et sociale efficace pour la sauvegarde de leurs droits.

Toutefois, l’Eglise doit avancer dans un chemin ressentit par tous comme juste et équitable. On doit rappeler que certaines idées papales sont jugées par beaucoup de Chrétiens comme « peu modernes » et face, par exemple, au SIDA, chaque Chrétien, en communion avec nombres de Pasteurs, se doit de réagir vigoureusement en rejetant, avec douceur et compréhension, les initiatives conservatrices d’une frange de l’Eglise. Pour ne parler que de cette maladie terrible, le port d’un préservatif durant un acte sexuel n’est pas recommandé, il est nécéssaire. Non pas par manque de confiance mais uniquement par respect pour l’autre : nous ne nous savons pas malade, peu importe, le compagnon ou la compagne n’en a peut-être pas une totale certitude. C’est avec le temps que la confiance naît, c’est dans le temps que les Hommes se comprennent, s’apprènent. Et la Patience est au-delà d’une vertu (je parle en tant qu’Apprenti !! ), « Invia  virtulli via nulla » (« Il n’y a nul chemin qui ne mène à la vertu »), elle est un garant d’un apprentissage, elle est en fait le garant de notre stabilité.

 

Le pari de la Charité

À partir de la communion, la charité s’ouvre par nature au service universel, nous lançant dans l'engagement d'un amour actif et concret envers tout être humain. C’est un domaine qui qualifie de manière tout aussi décisive la vie chrétienne et le style ecclésiale. Le siècle et le millénaire qui commencent devront encore voir, et il est même souhaitable qu'ils le voient avec une plus grande force, à quel degré de dévouement peut parvenir la charité envers les plus pauvres. Si les Chrétiens sont vraiment repartis de la contemplation du Christ, ils devront savoir le découvrir surtout dans le visage de ceux auxquels il a voulu lui-même s’identifier : " J'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venu jusqu'à moi » (Mt 25, 35-36). Cette page n’est pas une simple invitation à la charité ; c'est une page de christologie qui projette un rayon de lumière sur le mystère du Christ. C'est sur cette page, tout autant que sur la question de son orthodoxie, que l'Eglise mesure sa fidélité d’Epouse du Christ.

On ne doit certes pas oublier que personne ne peut être exclu de l’Amour de l’Eglise, à partir du moment où " par son incarnation, le Fils de Dieu s'est en quelque sorte uni à tout homme ". Et l’Eglise se doit de soutenir toutes les souffrances de ses fils en perdition. Mais en en restant aux paroles non équivoques de l'Evangile, dans la personne des pauvres, il y a une présence spéciale du fils de Dieu qui impose à l'Eglise une option préférentielle pour eux. Par une telle option, on témoigne du style de l'amour de Dieu, de sa providence, de sa miséricorde et d'une certaine manière on sème encore dans l'histoire les semences du Règne de Dieu que Jésus lui-même y a déposées au cours de sa vie terrestre en allant à la rencontre de ceux qui recouraient à lui pour tous leurs besoins spirituels et matériels.

En effet, à notre époque, nombreux sont les besoins qui interpellent la sensibilité chrétienne. Notre monde entre dans le nouveau millénaire chargé des contradictions d'une croissance économique, culturelle, technologique, qui offrent de grandes possibilités à quelques privilégiés, laissant des millions et des millions de personnes non seulement en marge du progrès, mais au prises avec des conditions de vie bien inférieures au minimum qui leur est dû en raison de leur dignité humaine. Est-il possible que dans notre temps il y ait encore des personnes qui meurent de faim, qui restent condamnées à l'analphabétisme, qui manquent des soins médicaux les plus élémentaires, qui n'aient pas de maison où s'abriter ?

A ce sujet, il faut noter que l’Eglise fait parfois figure de Géant aux pieds d’argile. Les Occupations d’Eglise ne sont aucunement des méthodes de térroristes ! Elles sont parfois l’ultime recours pour des malheureux pour alerter l’opinion publique de leurs difficultés. Quand on entend certains Evêques demander offciellement au Ministre de l’Intérieur d’investir les lieux de la Communion pour faire sortir ces hommes qui appellent à l’aide dans la Maison de Dieu, en arguant que cela empêche les fidèles de venir prier !! Ce n’est pas pour moi un scandale, c’est une tromperie de la Mission de l’Eglise, représentante officielle de la Parole de Dieu, qui est Amour et Bienfaisance !!!

Ces évêques auraient-ils oublié que l’Eglise se doit de protéger les plus faibles !! Les Miséreux, les malheureux ?? On en fait quoi ? … On les livre à la Police, direction Charter et Retour à l’envoyeur ?

Je veux bien croire que nous ne pouvons accepter tous les réfugiés de la Terre, « acceuillir toute la Misère du Monde », mais delà à ordonner aux forces de Police la restitution des lieux saints simplement parce qu’ils gênent l’arrivée des fidèles dans l’Eglise !!

Je crois que l’Eglise se doit d’être parfois en décalage avec l’Etat quand la vie d’Hommes est en jeu. Messieurs les Evêques, vos fidèles seront fiers d’aller prier chez eux, pour une fois, pour la protection et l’amélioration des conditions de vie de ces pauvres gens abandonnés de tous. Ils seront fiers d’appartenir à une Communauté qui ne renit pas ses idéaux d’Amour et de Compassion.

 

Le tableau de la pauvreté peut être étendu indéfiniment, si nous ajoutons les nouvelles pauvretés aux anciennes, nouvelles pauvretés que l'on rencontre souvent dans des secteurs et des catégories non dépourvues de ressources économiques, mais exposées à la désespérance du non-sens, au piège de la drogue, à la solitude du grand âge ou de la maladie, à la mise à l'écart ou à la discrimination sociale. Les chrétiens qui regardent ce tableau doivent apprendre à faire un acte de foi dans le Christ et à déchiffrer l'appel qu'Il lance à partir de ce monde de la pauvreté. Il s'agit de poursuivre une tradition de charité qui a déjà revêtu de multiples expressions au cours des deux millénaires passés, mais qui aujourd'hui requiert sans doute encore une plus grande inventivité. C’est l’heure d’une nouvelle " imagination de la charité " (Jean Paul II lors d’une intervention face aux réfugiés albanais échouant par milliers sur les côtes Thyréennes), qui se déploierait non seulement à travers les secours prodigués avec efficacité, mais aussi dans la capacité de se faire proche, d’être solidaire de ceux qui souffrent, de manière que le geste d’aide soit ressenti non comme une aumône humiliante, mais comme un partage fraternel.

Pour cela, l’Eglise doit faire en sorte que, dans toutes les communautés chrétiennes, les pauvres se sentent «  chez eux ». Ce style ne serait-il pas la présentation la plus grande et la plus efficace de la bonne nouvelle du Royaume ? Sans cette forme d’évangélisation, accomplie au moyen de la charité et du témoignage de la pauvreté chrétienne, l'annonce de l'Evangile, qui demeure la première des charités, risque d’être incomprise ou de se noyer dans un flot de paroles auquel la société actuelle de la communication nous expose quotidiennement. La charité des oeuvres donne une force incomparable à la charité des mots.

 

Les défis actuels

Par ailleurs, comment l’Eglise peut-elle se tenir à l'écart devant les problèmes de la paix, souvent menacée, avec la hantise de guerres catastrophiques ? Ou sur les perspectives d’un désastre écologique, qui fait que de larges zones de la planète deviennent inhospitalieres et hostiles à l'homme? Ou devant le mépris des droits humains fondamentaux de tant de personnes, spécialement des enfants ? Nombreuses sont les urgences auxquelles l'esprit chrétien ne peut rester insensible. C’est aussi au Chrétien sincère d’alerter ses Pasteurs de ce qui lui semble injuste ou à expliquer, l’œuvre de Dieu est avant tout construite autour de l’écoute de ses fidèles.

Un engagement particulier doit concerner certains aspects de la radicalité évangélique, qui sous souvent les moins compris, au point de rendre impopulaire l'intervention de l'Eglise, mais qui ne sauraient pour autant être absents des rendez-vous ecclésiaux de la charité. La charité se fera alors nécessairement service de la culture, de la politique, de l'économie, de la famille, pour que partout soient respectés les principes fondamentaux dont dépendent les destinées de l'être humain et l'avenir de la civilisation.

Ce versant éthique et social constitue une dimension absolument nécessaire du témoignage chrétien : l’Eglise doit repousser toute tentation d'une spiritualité intimiste et individualiste, qui s'harmoniserait mal avec les exigences de la charité, pas plus qu'avec la " logique " de l'Incarnation et, en définitive, avec la tension eschatologique du christianisme. Si cette dernière nous rend conscients du caractère relatif de l'histoire, cela ne conduit en aucune manière à nous désengager du devoir de construire cette histoire. A ce propos, l'enseignement du concile Vatican I demeure plus que jamais actuel : " Par le message chrétien, les hommes ne sont pas détournés de la construction du monde et ne sont pas poussés à négliger le bien de leurs semblables, mais bien plutôt ils sont liés de façon plus étroite par le devoir d’oeuvrer dans ce sens ".

 

Le Dialogue

Un nouveau siècle, un nouveau millénaire, s’ouvrent dans la lumière du Christ. Mais tous ne voient pas cette lumière. L'Eglise à la mission admirable et exigeante d'en être " le reflet ". C'est le mystérium lunae si cher à la contemplation des Pères qui, par cette image, voulaient montrer la dépendance de l'Eglise par rapport au Christ, Soleil dont elle reflète la lumière. C'était une manière d'exprimer ce que le Christ dit de lui-même en se présentant comme la " lumière du monde " et en demandant à ses disciples d'être à leur tour la " lumière du monde " (Mt 5,14). C'est là une mission qui fait certainement frémir l’Eglise et ses disciples du Culte quand on voit la faiblesse qui si souvent rend les moutons du Berger opaques et remplis d’ombre ! Mais cette mission est possible si l’Eglise s’expose à la lumière du Christ et si elle s’ouvre à la grâce qui fait de tous les Chrétiens des hommes nouveaux. Le Courage de l’Eglise devra alors être sans borne pour renouveller l’Espérance dans le Christ et que ses fidèles le voient tel qu’il Est réellement : la Lumière du Monde, Sincère et rempli d’un Amour Infini pour ses brebis.

 

C'est dans cette perspective que se pose aussi le grand défi du dialogue interreligieux. Dans un contexte de pluralisme culturel et religieux plus marqué, tel qu'il est prévisible dans la société du nouveau millénaire, un tel dialogue est important pour assurer aussi les conditions de la paix et éloigner le spectre épouvantable des guerres de religion qui ont ensanglanté tant de périodes de l’histoire humaine. Le nom du Dieu unique doit devenir toujours plus ce qu'il est, un nom de paix et un impératif de paix.

Mais le dialogue ne peut être fondé sur l'indifférentisme religieux, et nous avons le devoir, nous, chrétiens, de le développer en offrant le témoignage plénier de l'espérance qui est en nous. Nous ne devons pas craindre que puisse être lésée l'identité de l'autre par ce qu'il est en fait l'annonce joyeuse d'un don offert à tous et qui doit être proposé à tous dans le plus grand respect de la liberté de chacun : le don de la révélation du Dieu-Amour qui " a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique " (Jn 3,16).

L'Eglise ne peut donc se soustraire à l'activité missionnaire envers les peuples, et il n'en demeure pas moins que la tâche prioritaire est d'annoncer que c’est dans le Christ, " le Chemin, la Vérité et la Vie " (Jn 14,6), que les hommes trouvent le salut. Le dialogue interreligieux " ne peut pas simplement remplacer l'annonce, mais reste orienté vers l'annonce " (Le Très Saint Père). D'autre part, le devoir missionnaire ne nous empêche pas d'entrer dans le dialogue avec un coeur profondément ouvert à l’écoute. Nous savons en effet que, face au mystère de la grâce infiniment riche de dimensions et d’implications pour la vie et l’histoire de l'homme, l’Eglise elle-même ne finira jamais d’approfondir sa recherche, en s'appuyant sur l'assistance du Paraclet, l'Esprit de vérité (Jn 14,17), qui doit précisément la conduire à la « plénitude de la vérité » (Jn 16,13).

Ce principe est à la base non seulement de l'inépuisable approfondissement théologie de la vérité chrétienne, mais aussi du dialogue chrétien avec les philosophies, les cultures, les religions.

 

Souvent, l'Esprit de Dieu, qui " souffle où il veut " (Jn 3,8), suscite dans l'expérience humaine universelle, en dépit des nombreuses contradictions de cette dernière, des signes de sa présence, qui aident les disciples mêmes du Christ à comprendre plus profondément le message dont ils sont porteurs. Tout en se livrant soigneusement à un discernement attentif pour recueillir les " signes véritables de la présence ou du dessein de Dieu ", l’Eglise se doit de reconnaître que, non seulement elle a donné, mais qu'elle a aussi " reçu de l'histoire et de l'évolution du genre humain ". C’est également un devoir de Notre Eglise pour l’entrée dans le Troisième Millénaire.

 

Conclusion : " Duc In Altum ! "

(Terme apparaîssant dans une Bulle Pontificale lors de la Célébration de l’An 2000)

« Allons de l'avant dans l'espérance ! » Un nouveau millénaire s'ouvre devant l'Eglise comme un vaste océan dans lequel s'aventurer, comptant sur le soutien du Christ. Le Fils de Dieu, qui s'est incarné il y a deux mille ans par amour pour les hommes, accomplit son oeuvre encore aujourd'hui : L’Eglise doit avoir un regard pénétrant pour la voir autant que tous les Chrétiens, et surtout les autorités Vaticanes doivent avoir le coeur large pour en devenir les artisans. Maintenant le Christ, contemplé et aimé les invite une nouvelle fois à se mettre en marche : " Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit ".

Ce commandement missionnaire introduit l’Eglise dans le troisième millénaire et en même temps appelle au même enthousiasme les chrétiens du XXI eme siècle que celui qui a caractérisé les chrétiens de la première heure : Les fidèles comme l’Eglise peuvent compter sur la force de l'Esprit lui-même, qui a été répandu à la Pentecôte et qui pousse les fidèles d’aujourd'hui à reprendre la route, soutenu par l'espérance " qui ne déçoit pas " (Rm 5,5).

Au début de ce nouveau siècle, la marche de l’Eglise doit être plus alerte en parcourant à nouveau les routes du monde. Les routes sur lesquelles marche notre Eglise sont nombreuses, mais il n'y a pas de distance entre ceux qui sont étroitement unis dans l'unique communion, la communion qui chaque jour se nourrit à la table du Pain eucharistique et de la Parole de Vie. La Vierge Très Sainte nous accompagne sur ce chemin. A nous de la voir. « Heureux l’Homme qui a des yeux pour voir, Heureux l’Homme qui a des oreilles pour écouter ».

 

L’Eglise dans toute son Unité doit imiter l’élan de l'apôtre Paul : " Je vais droit de l'avant, tendu de tout mon être, et je cours vers le but, en vue du prix que Dieu nous appelle à recevoir là-haut, dans le Christ Jésus " (Ph 3, 13-14). Et doit aussi imiter la contemplation de Marie qui, après le pèlerinage vers la ville sainte de Jérusalem, s'en retournait à la maison de Nazareth en gardant fidèlement dans son coeur le mystère de son Fils (Lc 2,51).

 

Puisse Jésus ressuscité, lui qui fait route avec son Eglise comme avec les disciples d'Emmaüs, se laissant reconnaître " à la fraction du pain " (Lc 24,35), trouver l’Eglise vigilante et prête à reconnaître son visage pour courir vers nos F.°. et S.°. et leur communiquer la grande nouvelle : " l’Eglise a vu le Seigneur ! " (Jn 20,25).

 

Les relations humaines sont complexes. Autefrois nous pensions avoir trouvé une ligne directrice au-delà de laquelle les choses étaient malsaines : nous avions la Famille, de l’autre les homosexuels. Nous avions d’un côté le Mariage et de l’autre le concubinage. Qui peut oser dire aujourd’hui que cela reste vrai dans la mentalité de nos concitoyens ? Le temps de l’individualisme épris de plus grandes libertés personnelles rend les Hommes moins enclins aux principes christiques dont ses serviteurs s’évertuent à blanchir ou noircir toute chose, alors que tout est accepté, dans le respect des attentes et des espoirs de Paix et d’Amour de chacun : le Yin ou le Yang n’a plus la même signification. La liberté de chacun est assuré par les Commandements divins : quelle que soit ce qu’il est, l’Homme restera toujours un Don de Dieu où souffle la Vie et l’Intelligence du Cœur. Je me garderai toujours de railler un comportement car, de nos jours, plus rien n’est blanc ou noir : qui dit que tel comportement choquant de nos jours ne sera pas dans les mœurs de tous dans dix ans. Nous sommes dans une société en pleine mutation : nous consommons chaque jour sans atteindre la plénitude. Les Hommes se cherchent et l’Eglise se doit d’être le Phare qui les guidera vers la Terre Promise : celle de la félicité au Nom du Dieu Eternel, Témoin de chaque vie et prêt à soutenir tout homme vers la Lumière. Mais pour atteindre ce but, il faut s’ouvrir aux attentes de tous les Hommes et en premier des chrétiens qui ne comprennent pas l’immobilisme de l’Eglise du Christ alors qu’eux-mêmes changent, et ce changement n’est-il pas l’œuvre de Dieu lui-même ?.

Cette transcendance doit se faire au plus vite, car, à mesure que le fossé se creuse entre les chrétiens et la Voix de Dieu sur Terre, le principe de l’individualisme chrétien se fera encore plus criant et poussera nombre de fidèles à chercher d’autres voies, parfois bien dangereuses.

Ainsi soit-il ! , l’Eglise est humaine, donc faillible, mais tout Chrétien se doit de se rappeler : « Si vous marchez vers la Lumière, peu importe votre passé, l’Eglise saura vous éclairer pour rendre votre chemin moins pénible, et vous trouverez assurément la Lumière. Duc in Altum !“.

 

La faillibilté n’est pas signe que Dieu n’est pas ou ne veux pas être. Au contraire, si Jésus à transmis son pouvoir temporel dans les mains de l’Eglise, Il savait que cette dernière n’était faite que d’Hommes. Les erreurs de jugements et des actes innomables innombrables furent commis par ceux qui croyaient possèder la Justice Divine dans leur jugement.

L’Eglise commence seulement à l’accepter : le chemin du Pardon est aussi long que celui de la béatification, mais l’amorce d’un changement d’attitude à déjà commencé.

L’épiscopat mondial est faillible, mais nous devons loué le Seigneur de cette bénédiction, pour qu’enfin notre Eglise soit à l’identique de son Peuple : faillible.

Ce qui doit rythmer le Cœur de l’Eglise ce sont les débats d’idées, ne pas hésiter à parler des tabous et à tenter de trouver une réponse satisfaisante au regard du Livre Saint comme de ses lecteurs. Nous considérons, en Maç.°., que la Bible est intemporelle car elle véhicule des idées d’Amour et de Responsabilité : nous avons de lourdes responsabilités en tant que Chrétien mais l’Amour de son prochain implique la compréhension de ces actes tout autant que la remise en cause de ses propres idées. Une idée en science n’est jamais arrêtée, elle est juste en attente d’être améliorée. La Bible est aussi un livre nous poussant à la compréhension du Monde et de ses mutations, elle nous préserve de l’intolérance au service de l’Homme et de ses motivations profondes. Elle représente toutes les questions et les réponses qu’un Homme peut avoir, il suffit pour cela de s’ouvrir à elle et de regarder en face ses propres travers. Alors ce sera à ce moment là que le Saint-Esprit et la Puissance divine interviendront pour rendre intelligible le contenu du Livre Saint. Duc in Altum !

 

J’ai dit, Ven.°. M.°. !

 

 

 

 

 

 

Lexique:

 

Collégialité épiscopale : manière dont les evêques, successeurs des Apôtres, travaillent ensemble et favorisent la communion de leur ministère.

 

Ministère pétrinien du Pape : ministère du Pape en tant qu’il est successeur de Saint Pierre.

 

Profondeur abyssale du mystère : ce qui semble incompéhensible et inatteignable par l’intelligence.

 

Consumérisme : esprit d’une société qui ne vit que par la consommation.

 

Amour sponsal du Christ : Le Christ aime l’Eglise d’un amour semblable à celui des époux entre eux.

 

 

 

Bibliographie :

 

Le Très Saint Livre

Les Bulles papales des Papes (Présentes dans un « Journal Officiel » disponibles à la BdF).

Concile Vatican I

Concile Vatican II

La Collégialité épiscopale, un Sanctuaire pour les Athées? » Presse de Rochemond.

« Tous les Papes » Claude Durieu

Opus Deï

 

 

 

 

29/11/6002 de l’Année de la V.°. Lum.°.

 

 

 

 

Le « Jeu » des Nazis et de l’Axe en général concernant la Franc-Maçonnerie

 

 

 

 

 

Karl Hoede, die Freimaurerei, die Nazis
Gewalt und Tarnung und Gewalt –
 
 
Alain Bernheim

Die Rolle des Historikers besteht weder darin, die einen zu verurteilen noch die anderen freizusprechen. Im Gegensatz zu einer verbreiteten unrichtigen Vorstellung, sollte Geschichte keine Urteile aussprechen, sondern erklären und verständlich machen.

(Pierre Chevallier, Histoire de la Franc-Maçonnerie française, 1974-1975, III: 302)24. Januar

Zurück von Leukerbad.

Im Januar 2000 habe ich für the philalethes - The Journal of Masonic Research and Letters einen Aufsatz geschrieben, ‘"The Blue Forget-Me Not", another side of the story’, der im Oktober 2000 erschienen ist. Darin sind die Namen einiger prominenter deutscher Freimaurer mit den Daten ihrer Aufnahme in die NSDAP aufgeführt : Wilhelm Lorenz, Direktor des Deutschen Freimaurermuseums bis ca. 1980 (1. Juli 1936); Kurt Hendrikson, Mitglied des Deutschen Obersten Rates (DOR) seit 1958, dessen Gross-Kommandeur 1978-84 (1. Januar 1941); Udo Sonanini, Mitglied des DOR seit 1963, dessen Gross-Kommandeur 1969-72 (1. Januar 1938); Hermann Dörner, Miglied des DOR seit 1970, dessen Leutnant-Gross-Kommandeur 1975-78 (1. März 1937); Herbert Kessler, Mitglied des DOR seit 1974, dessen Gross-Kommandeur 1984-93 (1. Mai 1941) und... Karl Hoede, Gross-Redner der VGL-AFAM 1953-58 (4. August 1942).

Ich habe ihre Namen aufgezählt und ihre Zugehörigkeit zur NSDAP offenbart, weil dadurch manche Aspekte der deutschen freimaurerischen Geschichte, vor und nach dem letzten Weltkrieg, in ein geklärtes, verständlicheres Licht gestellt werden können. Aus dem gleichen Grund habe ich hinzugefügt : « Hoede’s son married Theodor Vogel’s daughter ».

Entdecke humanität 1/2001 und die zwei Leserbriefe betr. meiner Rezension des Melzer Buches, Konflikt und Anpassung, Freimaurerei in der Weimarer Republik und im "Dritten Reich". Laut meines Computers ist sie im Januar 2000 Zur gleichen Zeit, wie der Vergiss-mein-nicht Aufsatz, wurde meine Rezension des Melzer Buches, Konflikt und Anpassung. Freimaurerei in der Weimarer Republik und im "Dritten Reich", verfasst, worin versehentlich steht  worden.

: « Übrigens hatte Hoede [anstatt von Hoedes Sohn] Theodor Vogels Tochter geheiratet. Dies und andere Tatsachen, die von Dokumenten, die sich in meinem Besitz befinden, vollkommen belegt sind... ».

Diese Dokumente sind zweierlei Natur : Einerseits NSDAP Personalakten, die sich jetzt im Bundesarchiv (früher Berlin Documentation Center) befinden und vor kurzem ‘declassified’ (nicht mehr geheim eingestuft) wurden – mit den Ehen innerhalb der Hoede Familie haben sie nichts zu tun –, andererseits mehrere freimaurerische Streitschriften, die 1961 erschienen sind, anlässlich der Wahl des Nachfolgers von Georg Geier, Gross-Kommandeur des Deutschen Obersten Rates, der am 1. September 1960 gestorben war. Theodor Vogel hatte als Kandidat Walther Hörstmann vorgeschlagen, der, wie es sich herausstellte, 1933 unter besonderen Umständen Mitglied der NSDAP geworden war. Andere Mitglieder des Obersten Rates waren für Erich Schalscha, seit 1953 Bundesrichter in Karlsruhe, der, « um Schlimmerem zu entgehen, Januar 1936 mit den ihm zugebilligten zehn Reichsmark in der Tasche nach England emigrieren » musste (Rudolf Bohlmann, Eleusis 5/1981, S. 360).

Im gleichen Monat habe ich für the philalethes - The Journal of Masonic Research and Letters einen Aufsatz geschrieben, ‘"The Blue Forget-Me Not", another side of the story’, der im Oktober 2000 erschienen ist. Darin sind die Namen einiger prominenter deutscher Freimaurer mit den Daten ihrer Aufnahme in die NSDAP aufgeführt : Wilhelm Lorenz (1. Juli 1936), Hermann Dörner (1. März 1937), Udo Sonanini (1. Januar 1938), Kurt Hendrikson (1. Januar 1941), Herbert Kessler (1. Mai 1941) und... Karl Hoede (4. August 1942).

Dort steht richtig : « Hoede’s son married Theodor Vogel’s daughter », in humanität aber falsch : « Übrigens hatte Hoede Theodor Vogels Tochter geheiratet ». Der Anfang des darauf folgenden unglücklich formulierten Satzes (« Dies und andere Tatsachen, die von Dokumenten, die sich in meinem Besitz befinden, vollkommen belegt sind... ») macht mein Versehen noch schlimmer. Hiermit waren NSDAP Dokumente gemeint, die sich im Bundesarchiv, Abt. III Aussenstelle Berlin Zehlendorf, früher ‘Berlin Documentation Center’, befinden, vor kurzem ‘declassified’ wurden und mit der Ehe Hoedes nichts zu tun haben.

Mit Recht hat Roland Hoede iIn seeinem Leserbrief, der in humanität 1/2001 veröffentlicht wurde, hat Karl Hoedes Enkelsohn mein Versehen so stark beanstandet, dass er infolgedessen . Dazu hat er für richtig gehalten, einen einen « dringenden Appell an Rezensent und an die Redaktion » zu richtente  : « Man muss nicht über alles schreiben, was einem auf den Schreibtisch flattert ; und man muss auch nicht alles abdrucken, was einer Redaktion an Zumutung angedient wird. Es ist nicht zuletzt ein Anspruch unter uns Freimaurern, dass wir das Leben und das Werk der uns vorangegangenen Brüder in ehrendem Andenken bewahren sollen ».

Nachdem ich 
Es fällt mir schwer, solch’einen Appell unbeantwortet zu lassen.
 
25. Januar

Da die Melzer Rezension auch in Alpina erschien, schicke ich zuerst eine schriftliche Berichtigung an den Chefredakteur, Jacques Tornay. Dann versuche ich vergeblich Rolf Appel zu erreichen. Schliesslich entscheide ich mich Hartwig Kloeverkorn die Lage geschildert habe, den Redakteur von humanität, Hartwig Kloeverkorn, anzurufen. Ich entschuldige mich für den Fehler und erwähne den Satz in the philalethes.

Freundlich und verständnissvoll erklärt er sich Kloeverkorn bereit, eine Richtigstellung und gleichzeitig einen Aufsatz von mir über "deutsche Freimaurerei und Nationalsozialismus" in der nächsten Ausgabe von humanität zu veröffentlichen. Dazu noch, falls ich es wünschte, einen Beitrag zum allgemeinen Thema des gleichen Heftes : "Gewalt".

Ich bedanke mich von Herzen. Er hat sich als Bruder erwiesen.

 
In eigener sache
26. Januar

Ich lebe in Deutschland seit vierzig Jahren. Meine Forschungsarbeit über die deutsche freimaurerische Geschichte geht auf 1966 zurück, als ich mich bei der Bayreuther Quatuor Coronati Loge affiliiert habe. Damals gab ich fast jedes Jahr einen Klavierabend in Bayreuth, der auch zu Gesprächen mit Heinrich Lorenz, später mit Herbert Schneider, Anlass gab. Beide haben mir selten gewordene Bücher, Broschüren und mehrere Jahrgänge von Zeitschriften aus der Periode 1925-1933 anvertraut.

In einem Schrank des Freimaurerischen Museums entdeckte ich 111 Briefe, die zwischen Januar 1946 und März 1948 geschrieben wurden : von Bernhard Beyer, August Pauls, Raoul Koner, Fritz Hauck, Emil Adrianyi-Pontet, Adolf Bünger, Georg Emil Selter, Theodor Vogel... Diesen bisher unbekannten Akten waren auch die Protokolle der allerersten Sitzungen (seit dem 1. Juni 1947) des Obersten Rates für Deutschland nach dem Zweiten Weltkrieg beigefügt. Alle habe ich fotokopiert und indexiert. Ich weiss, was darin steht, habe bis jetzt nur wenig darüber veröffentlicht. Damals habe ich auch feststellen können, wie der Schottische Ritus in Deutschland Fuss gefasst hatte.

Deshalb konnte ich mit ruhigem Gewissen den Theodor Verhaegen Lehrstuhl der Freien Universität Brussels für das Jahr 1998 annehmen – die Einladung folgte einer Empfehlung von José Antonio Ferrer Benimeli – und vor mehreren hundert Zuhörern über die Freimaurerei in Deutschland im 20. Jahrhundert einen Vortrag halten (s. Quellen).

Unkenntnis

Meine deutschen Brüder wissen Üüber ihre eigene Geschichte die Ereignisse innerhalb der deutschen Freimaurerei zwischen beiden Weltkriegen wenig., wissen heute noch die meisten wenig. Kurz nach Erscheinung meiner Rezension in humanität bekam ich einen Brief des Sohnes von Walther Hörstman. Er bezog sich auf die erwähnten Dokumente, die beweisen, dass sein Vater « 1933 freiwillig die Freimaurerei gedeckt hatte, um Mitglied der NSDAP werden zu können » und schrieb : « Da ich nicht im Besitz solcher Dokumente bin, andrerseits aber ein verständliches Interesse daran habe, auch diese – mir bisher unbekannt gebliebene – Seite meines Vaters kennenzulernen, darf ich die bescheidene Bitte äussern, auch mir diese Dokumente zugänglich zu machen, gfs. mir eine Kopie davon zuzusenden ».

Eine der

Der Sohn von Walther Hörstmanr

Ursachen für diese Unkenntnis ist die Vereinbarung, « die Vorgänge in der Deutschen Freimaurerei in den Jahren 1920 bis 1935 der Vergessenheit anheim zu geben und darüber zu schweigen », die kurz nach Ende des Krieges getroffen wurde (s. Quellen). FFür freimaurerische Historiker, waurden diese Jahre es längere Zeit ein tabu Thema.

Als Friedrich John Böttner versuchte, ein Panorama der Geschichte der Freimaurerei in Deutschland darzustellten, sprang er absichtlich über die Jahre 1918-45 hinweg  : der Abschnitt Die Zeit nach dem ersten Weltkrieg und Verbot in seinems sonst kristallklaren beispielhaften Buches, Zersplitterung und Einigung (1962), ist nur zwei knappen Seiten lang, die ausschliesslich aus einem Zitat von GM Theodor Vogels Ansprache vor dem ersten Konvent der Vereinigten Grosslogen (1958) bestehen. Vogels Kernsatz  : « Die Geschichte dieser fünfzehn Jahre [1933-1948] ist eine Geschichte von Fehl und Schuld, aber auch etlichen Heldentums, opfervollen Mutes und zorniger Machtlosigkeit ; sie musste noch geschrieben werden ».

Wessen Schuld, wessen Heldentum ? In Freimaurer in Deutschland, Bilanz eines Vierteljahrhunderts (1964), ging Manfred Steffens deutlich weiter.

Unsere englischen Brüder haben auch lang gezögert, sich darüber diese Periode zu äussern berichten. Zu einer Zeit als die Rundschreiben der Drei Weltkugeln aus den Jahren 1933-34 noch unbekannt waren, hatte Ellic Howe mehrere davon entdeckt und zitierte sie in ‘The Collapse of Freemasonry in Nazi Germany 1933-5,. eineDiesenr Aufsatz,, den er den er am 21 Junoi 1973 der Quatuor Coronati Lodge in London vorlas, vorlas. Der Text hätte in vol. 86 von Ars Quatuor Coronatorum gedruckt werden sollen. Aber am Kopf des Advance Proof, d. h. des vorläufigen Vordrucks, steht folgende eine mit der Schreibmaschine hinzugefügte Note : « The UGL of England, for reasons best known to its "Rulers of the Craft" refused publication to this article ». Er erschien immerhin zehn Jahre später in vol. 95 (1983) von AQC.

Inzwischen war Helmut Neubergers Dissertation, Freimaurerei und National Ssozialismus (1980), Helmut Neubergers Dissertation, beim Bauhütten- Verlag 1980 erschienen. Danach die Forschungsarbeiten von Henning Wolter, Thomas Richert (auch auch unter den Pseudonymen Henri Pauvrert und Thomas Carlssohn), Werner Freudenschuss, Jürgen Luckas und Ralf Melzer.

 
Karl Hoede

Die Aufgabe der Geschichtsschreibung ist nicht, darzulegen, wer recht bekommen hat, sondern zu zeigen, wie es wirklich gewesen ist.

Karl Hoede, zitiert von Reinhold Mueller in Quatuor-Coronati Heft Nr. 6 (1969): 3

Meiner Meinung nach, solllte sich der Historiker bemühen, die Fakten zu ermitteln, besonders wenn sie, aus welchen Gründen auch immer, vergessen oder verschwiegen wurden. Die Interpretation, die Erklärungen, kann er manchmal dem Leser überlassen... so lange er vor ihm nichts bewusst verheimlicht.

Karl Hoede starb am 1. Januar 1973. In den Quatuor Coronati Mitteilungen von Januar 1973 steht : « Seine Aufnahme erfolgte am 31.12.1920 in der Loge Friedrich zur Beständigkeit in Zerbst. 1922 wurde er zum Gesellen befördert, 1926 zum Meister erhoben. Im gleichen Jahr kam er als Assistent der Universitätshautklinik nach Würzburg. Hier schloss er sich 1930 der Loge Zur festen Burg an. Er bekleidete das Amt des Redners... ».

Eine seinem Andenken gewidmete Broschüre wurde kurz danach von der Freimaurerischen Forschungsgesellschaft Quatuor Coronati e. V. Bayreuth herausgegeben. Darin schrieb Kurt Mauch (‘Ein universaler Geist - Karl Hoede zum Gedächtnis’) : 29. Januar

Mein Interesse für die deutsche freimaurerische Geschichte geht auf die Zeit zurück, zu der ich mich bei der Bayreuther Quatuor Coronati Loge im Jahre 1966 affiliiert habe. Damals gab ich fast jedes Jahr einen Klavierabend in Bayreuth, der auch zu Gesprächen mit Heinrich Lorenz, später mit Herbert Schneider, Anlass gab. Beide haben mir selten gewordene Bücher, Broschüren und mehrere Jahrgänge von Zeitschriften aus der Periode 1925-1933 anvertraut.

In einem Schrank des Freimaurerischen Museums entdeckte ich 111 Briefe, die zwischen Januar 1946 und März 1948 geschrieben wurden : von Bernhard Beyer, August Pauls, Raoul Koner, Fritz Hauck, Emil Adrianyi-Pontet, Adolf Bünger, Georg Emil Selter, Theodor Vogel... Diesen bisher unbekannten Akten waren auch die Protokolle der allerersten Sitzungen (seit dem 1. Juni 1947) des Obersten Rates für Deutschland nach dem Zweiten Weltkrieg beigefügt. Alle habe ich fotokopiert und indexiert. Ich weiss, was darin steht, habe bis jetzt wenig darüber veröffentlicht. Damals habe ich auch feststellen können, wie der Schottische Ritus in Deutschland Fuss gefasst hatte ('Die ersten vierzehn Brüder des A.A.S.R. in Deutschland: 1921 bis 1926', Eleusis 3/1980: 155-156).

Deshalb konnte ich mit ruhigem Gewissen den Theodor Verhaegen Lehrstuhl der Freien Universität Brussels für das Jahr 1998 annehmen – die Einladung folgte einer Empfehlung von José Antonio Ferrer Benimeli – und vor mehreren hundert Zuhörern über die Freimaurerei in Deutschland im 20. Jahrhundert einen Vortrag halten. Der Text ist in Acta Macionica, Zeitschrift der Forschungsloge Ars Macionica N° 30, Grande Loge Régulière de Belgique, Volume 8 (1998): 17-41, erschienen.

 
30. Januar

Reinhold Mueller zitierte einmal Karl Hoedes Worte : « Die Aufgabe der Geschichtsschreibung ist nicht, darzulegen, wer recht bekommen hat, sondern zu zeigen, wie es wirklich gewesen ist » (Quatuor-Coronati Heft Nr. 6 : 3). Mein Freund Pierre Chevallier meinte : « Die Rolle des Historikers besteht weder darin, die einen zu verurteilen noch die anderen freizusprechen. Im Gegensatz zu einer verbreiteten unrichtigen Vorstellung, sollte Geschichte keine Urteile aussprechen, sondern erklären und verständlich machen. [...] Die Motive der Handlungen, der Entscheidungen, dies ist es, was darzustellen ist, eine um so mehr schwierige Aufgabe, da sich die Obduktion auf einen Zeitabschnitt bezieht, der von uns nicht allzuweit entfernt ist » (Histoire de la Franc-Maçonnerie française, 1974-1975, III: 302).

Meiner Meinung nach, solllte sich der Historiker vorerst bemühen, die Fakten zu ermitteln, besonders wenn sie, aus welchen Gründen auch immer, vergessen oder verschwiegen wurden. Die Interpretation, die Erklärungen, sollte er oft dem Leser überlassen, insofern er vor ihm nichts verheimlicht.

Wer die Broschüre liest, die dem Andenken von Karl Hoede gewidmet ist und nach seinem Tode (1973) von der Freimaurerischen Forschungsgesellschaft Quatuor Coronati e. V. Bayreuth herausgegeben wurde, wird nicht erfahren, dass er im August 1942 in die NSDAP dank einer persönlichen Entscheidung Hitlers aufgenommen war.

Als ich die Brüsseler Konferenz vorbereitete, wandte ich mich an Rolf Appel, dem ich am 15 April 1998 schrieb : « Da Du zusammen mit Hoede an den Verhandlungen mit der katholischen Kirche teilgenommen hast, möchte ich gerne etwas von Dir wissen. Es geht für mich darum zu verstehen, wie die deutschen Brüder in Wirklichkeit zu der Frage der Zugehörigkeit zu NSDAP ihrer Brüder reagiert haben. [...] So dass Du meine Einstellung gut verstehst, geht es mir als Historiker nicht um der Versuch zu "urteilen", sondern zu "verstehen". Die Frage, die ich mir selbst stelle, und die ich mir erlaube Dir zu stellen, sind etwa folgende : Wusstest Du, dass Hoede Mitglied der NSDAP war ? Falls nein, glaubst Du, dass andere Brüder es wussten ? Falls ja, wie war Deine innere Einstellung dazu ? Und auch, im allgemeinen, zu allen denen, die nach 1945 Freimaurer geworden sind und der NSDAP zugehört hatten ? ».

Ein paar Tage später kam Rolf Appels lange Antwort, in deren Mitte steht : « Karl Hoede hat mir gesagt, dass er Parteimitglied war. Er meinte, er glaubte, dadurch beruflich schneller voranzukommen. Ein Eiferer war er nicht ».

31. Januar

Aus einem späteren Brief an Rolf Appel : « Dass eine Art geheime Vereinbarung zwichen bestimmten Freimaurern in 1946 oder 1947 stattgefunden hat, scheint mir sicher, obwohl eine offizielle Erklärung darüber nirgends steht. So liesst man in Das Verhältnis der Großen Landesloge der Alten Freien und Angenommenen Maurer von Deutschland zum Deutschen Obersten Rat des Alten und Angenommenen Schottischen Ritus (1961), S. 12: «... die 1946 getroffene Vereinbarung, die Vorgänge in der Deutschen Freimaurerei in den Jahren 1920 bis 1935 der Vergessenheit anheim zu geben und darüber zu schweigen... ». Es ist ebenfalls erwähnt in Awe (Was ist richtig und brüderlich ?, Ss. 24 & 33) und in Busold (Musste das sein ? So fragt der "Jüngere Br.", S. 3) aber mit dem Datum 1947.

« Es gab wohl gute Gründe für eine solche Vereinbarung, nämlich die Wahl zwischen vergessen wollen - um dadurch eine Einigung mit allen Beteiligten zu erreichen - und eine Trennung mehr (die zehn früheren Grosslogen und auch noch die verschiedenen damaligen politischen Verhaltungsweisen dazu).

« Aber ist es nicht eine Tatsache, dass mit vielleicht einigen Ausnahmen, alle diejenigen Freimaurer, die sich gegen Hitler offentlich erklärt haben, zu den damaligen *irregulären* oder den *nicht-anerkannten* gehörten ? Hast Du Die alten Pflichten, die Zeitschrift der Symbolischen Grossloge, je gelesen ? Diese Brüder hatten Mut ! "Die wahre Freimaurerei erkennt aber heute ihre Aufgabe. Das Ziel der wahren Freimaurerei ist heute der Kampf gegen Bolschewismus, Faschismus und Nationalsozialismus. Sie steht hier trotz aller Gegensätze Seite an Seite mit der römischen Kirche als Kämpfer für die freie Persönlichkeit, fur Humanität und Menschheit gegen die gewaltige Reaktion von Bolschewismus, Faschismus und Nationalsozialismus. Der Kampf hat begonnen. Es geht um die gemeinsame Verteidigung der abendländischen Kultur. Da müssen Rivalitäten zwischen Freimaurerei und Katholizismus verblassen gegenüber der grösseren Idee von Freiheit und Menschlichkeit." (Die alten Pflichten, Dezember 1931, S. 25).

« Als ich [1982] beauftragt worden bin, in dem Archiv des DOR zu forschen, um die Geschichte des AASR schreiben zu können, habe ich ein interessantes, unbekanntes Dokument entdeckt : Nachdem der ORfD sich eingeschläfert hatte (März 1933), hatten im Juno 1933 einige seiner Mitglieder eine Vollmacht an den Alt-LGK Müffelmann gegeben, die ihn zum *kommissarischen* GK ernannte. Was erklärt und rechtfertigt, all das was Müffelmann 1934 in Palästina gemacht hat, wobei Pauls schrieb, dass Müffelmann "dazu nicht bevollmächtigt war", eine Legende, die Müss in seine Annalen übernommen hat. Abgesehen davon, dass zu dieser Zeit, die Frage war nicht ob man *bevollmächtigt* war oder nicht, nicht wahr ? Die Frage war vielmehr, was man tat.

« Bestürzung bei DOR-Mitgliedern als ich denen das Dokument zeigte. (Ich verstehe ihre Bestürzung umso besser heute, da ich weiss, dass viele selbst Mitglieder der NSDAP waren). Und bis heute wurde Müffelmanns Name nicht unter den GK des Ritus in Deutschland aufgeführt. Diese Reaktion zeigt nicht nur ein schlechtes Gewissen. Es zeigt auch, dass eine andere Haltung Hitler und der NSDAP gegenüber damals wohl möglich war. Aber, falls die Symbolische GL und der ORfD aus der Geschichte verschwinden, dann kann man sagen: Keine andere Haltung sei damals möglich gewesen ! »

 

1. Februar

Wenn man After Fifteen Years liest, scheint es um so wahrscheinlicher, dass eine stillschweigende Vereinbarung zwischen deutschen Freimaurern um 1946-47 entstanden war. Im Vorwort wird erklärt, dass die Jahresversammlung der Masonic Service Association (was diese Vereinigung war, kann der Leser in Coil’s Masonic Encyclopedia erfahren) habe am 21. Februar 1949 beschlossen « ein Komitee nach Deutschland zu entsenden mit dem Auftrag, sich über den gegenwärtigen Stand der deutschen Freimaurerei zu orientieren und zur Weiterleitung an alle Grosslogen in den USA diejenigen Tatsachen festzustellen, die zur Klärung der Frage der Anerkennung der deutschen Freimaurerei beitragen könnten. »

Die englische Fassung dieses im Oktober 1949 in Washington herausgegeben Berichts wurde in deutsch übersetzt und ca. sechs Monate später in München gedruckt. Auf der ersten Seite steht eine an die Bruderschaft der USA gerichtete Danksagung der Vereinigten Grossloge der Freimaurer von Deutschland, die von Theodor Vogel und Karl Manecke am 21 März 1950 unterzeichnet war. Am Fuss der sonst leeren letzten Seite, sind drei Sätze – besonders klein gedruckt – hinzugefügt : « Die Veröffentlichung erfolgt mit Genehmigung der Verfasser und des Verlages des MSA. Der Bericht ist frei übersetzt, jedoch sind Änderungen und Berichtigungen nicht vorgenommen worden, um Sinn, Aufbau und Ziel der Darstellung nicht zu stören. Für die demnach noch enthaltenen Unrichtigkeiten, die sich insbesondere auf die Verhältnisse der Berliner Grosslogen beziehen dürften, ist der Herausgeber nicht verantwortlich ».

Welche "Unrichtigkeiten" ? Mit keinem einzigen Wort sind in After Fifteen Years die Veröffentlichungen, Rundschreiben, öffentlichen Erklärungen der drei Berliner Grosslogen erwähnt. Unterlassungen wäre ein zutreffenderes Wort gewesen.

 

2. Februar

« Die selbstverständliche Pflichterfüllung als Soldat sollte in paradoxer Weise seinen Lebensweg beeinflussen. 1939 erklärten die Nationalsozialisten den Freimaurer für "wehrunwürdig", und 1945 verfügten amerikanische Besatzungsstellen die Entlassung des "Frontsoldaten", Ordinarius und Dekans der Universität Würzburg aus dem Amt. Dass sie einen "wehrunwürdigen" Freimaurer entlassen hatten, ist ihnen nicht bewusst geworden. Erst 1958 machte die bayerische Staatsregierung Unsinn und Unrecht wieder gut und verlieh Karl Hoede den Ehrentitel eines emeritierten ord. Professors. ».

Dank den Angaben Melzers, der sich auf die Personalakte Dr. Karl Hoede (Bundesarchiv, früher Berlin Documentation Center) stützt, können jetzt diese lückenhaften biographischen Angaben vervollständigt werden : « Die SA, der er nach Eingliederung des "Stahlhelms" als "Sturmbannarzt" und "Scharführer" angehört hatte, musste er 1935 wegen seiner früheren Logenmitgliedschaft verlassen. Bei Kriegsbeginn wurde er aus demselben Grund als "wehrunwürdig" eingestuft. Auch sein Aufnahmeantrag für die NSDAP vom 14. Juli 1939 (offenbar nicht der erste) war deshalb zunächst abgelehnt worden. In dem daraufhin von Hoede eingeleiteten "Gnadenverfahren" sprachen sich unter anderem das Oberste Parteigericht, die Gauleitung und das Gaugericht zugunsten Hoedes aus. Am 4. August 1942 erging die Mitteilung der "Kanzlei des Führers", wonach Hitler enschieden habe, Hoede mit sofortiger Wirkung ohne Einschränkung in die NSDAP aufzunehmen » (op. cit. S. 206).

Als ich in dem ersten Druck (1998) der Melzer Dissertation diese Zeilen las, schrieb ich an Rolf Appel : « Da Du zusammen mit Hoede an den Verhandlungen mit der katholischen Kirche teilgenommen hast, möchte ich gerne etwas von Dir wissen. Es geht für mich darum zu verstehen, wie die deutschen Brüder in Wirklichkeit zu der Frage der Zugehörigkeit zur NSDAP ihrer Brüder reagiert haben. [...] So dass Du meine Einstellung gut verstehst, geht es mir als Historiker nicht um der Versuch zu "urteilen", sondern zu "verstehen". Die Fragen, die ich mir selbst stelle, und die ich mir erlaube Dir zu stellen, sind etwa folgende : Wusstest Du, dass Hoede Mitglied der NSDAP war ? Falls nein, glaubst Du, dass andere Brüder es wussten ? Falls ja, wie war Deine innere Einstellung dazu ? Und auch, im allgemeinen, zu all denen, die nach 1945 Freimaurer geworden sind und der NSDAP zugehört hatten ? ».

Ein paar Tage später kam Rolf Appels lange Antwort, in deren Mitte steht : « Karl Hoede hat mir gesagt, dass er Parteimitglied war. Er meinte, er glaubte, dadurch beruflich schneller voranzukommen. Ein Eiferer war er nicht ».

Die Tarnung?

Beide Bauhütten Karl Hoedes waren Tochterlogen der Grossen National-Mutterloge "Zu den Drei Weltkugeln", die ihre letzte Vorkriegsarbeit am 10 Juli 1935 hielt (250 Jahre Grosse National-Mutterloge Zu den Drei Weltkugeln, 1990, S. 66). Soll er nicht, als Redner, die Rundschreiben seiner Grossloge (bzw. Ordens) aus dem Jahre 1933 seiner Würzburger Loge vorgelesen haben ? Hier einige Auszüge (s. Quellen) :

·        Wir haben beschlossen, den bisherigen Gesamtnamen unseres Bundes umzubenennen in "Nationaler christlicher Orden: Friedrich der Grosse". Die einzelnen Johannislogen führen den Namen: Ordensgruppe. [...] Ferner bitten wir um sofortige Einreichung folgender Erklärung: Wir stimmen den bisher getroffenen Massnahmen zur Umformung der Grossloge zu und sind mit allen weiteren Abänderungen, die von der Bundesleitung getroffen werden, einverstanden. (11. April)

·        Denn die Beziehungen zu ausländischen Logen sind längst – die zu deutschen Logen, die Juden und Judenstämmlinge aufnehmen, seit einem Jahre endgültig abgebrochen. [...] Unser Orden hat in seinem bald 200jährigen Bestehen die Aufnahme der Juden stets verneint, darauf zielende Anträge wurden stets abgelehnt. [...] Wir glauben daher, dass nun auch kein äusserer Grund mehr bestehen kann, unseren Ordensmitgliedern den Eintritt in die Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei zu versagen. Wir sind keine Freimaurer ! Geben Sie den Weg für 20 000 vaterländisch gesinnte Männer, die am Ausbau des nationalsozialistischen Volksstaates mitzuarbeiten sich berufen fühlen, jetzt frei ! (12. April. Brief an die Parteileitung der NSDAP)

·        « [...] Wir haben von unsere Umbenennung und unserem inneren Umbau den Reichsministern Dr. Frick und Dr. Goebbels, sowie die Parteileitung der NSDAP Mitteilung gemacht [...]. Wir fügen die 3 Abschriften dieser Schreiben bei und bitten die Ordensobermeister, den Mitgliedern der Ordensgruppen davon Mitteilung zu machen. [...]

·        Wir sind keine Freimaurer mehr. Das ist jedem Aussenstehenden von jedem Ordensbruder sofort zu sagen. 2. Das Geheimnis braucht nicht mehr gewahrt zu werden. [...] 3. Die Änderungen in den Ritualen der vier ersten Stufen bestehen vorläufig darin, dass gestrichen werden: Tubalkain, Schiboleth, Akazia. Die Wörter Jakin, Boas, M.B., Jehovah werden (bis auf Widerruf) ersetzt durch: Licht, Volk, Er lebt im Sohn, Glaube. 4. In der Meisterlegende heisst es statt "Tempel Salomos": "der deutsche Dom" und statt "Hiram": "der Baumeister". [...] 8. Wir bitten die Vorstände unserer Ordensgruppen, sofort in die Prüfung der Deutschstämmigkeit ihrer Mitglieder im Sinne der Nationalsozialistichen Deutschen Arbeiterpartei einzutreten. (12. April)

·        « Unsere Satzungs- und Namensänderung richtet sich streng nach den Forderungen, die die nationalsozialistiche deutsche Arbeiterpartei-Leitung noch in den letzten Wochen auf Anfragen einiger Ordensbrüder schriftlich gefordert hat. Wir sind deshalb nicht als "getarnte" Freimaurer anzusehen, sondern in der Tat keine Freimaurer mehr. [...] Die Zustimmungsschreiben der Logen sind überaus zahlreich eingelaufen, so dass wir jetzt schon eine Zweidrittel-Mehrheit für unsere Änderungen haben. (19. April)

Dagegen kannte Karl Hoede den folgenden Brief vom 27. Juni 1933 (s. Quellen) vielleicht nicht: 

·        Hochverehrter Herr Reichskanzler ! [...] Insbesondere fühlen wir uns in unserem Ehrgefühl gekränkt durch den Vorwurf, dass die Ablegung der Freimaurernamen und die Umwandlung der Altpreussischen Grosslogen in Deutsch-christliche Orden eine Tarnung, also eine in irreführender Absicht vorgenommene Verschleierung, seien. [...] Jeder, der unsere Archive durchforscht, muss sich überzeugen, dass von Tarnung, von Doppelzüngigkeit, von einem Gegensatz zwischen vorgegebenen und wirklichen Zielen nicht die Rede sein kann. [...] Nationaler Christlicher Orden Friedrich der Grosse, gez. Bordes, Ordensgrossmeister. Deutsch-christlicher Orden zur Freundschaft, gez Feistkorn, Ordensgrossmeister.

Zwanzig Jahre später erschien das Wort Tarnung in dem freimaurerischen Wortschatz wieder: 

·        Generelle Erklärung. In dem Bestreben, einem wirklichen Frieden zu dienen, gibt die GLL freien Willens die nachfolgende Erklärung ab : I. Wir bedauern die Abweichungen von der freimaurerischen Grundlinie, die in der Zeit der politischen Verfolgung der deutschen Freimaurerei erfolgt sind, und widerrufen die Erklärungen, die 1932 zu dem Abbruch der Beziehungen zu anderen deutschen Grosslogen führten. Wir bitten um Verständnis dafür, dass manches gegen den auch für uns verbindlichen Primat der Freimaurerei geschah, um durch Tarnung dem der deutschen Freimaurerei zugedachten Schicksal zu entgehen. [...] 9. Januar 1955, gez. Fritz Pauk = Ordensmeister (Aus Verhandlungen der VGL mit der GLL 1954/1955. Zusammengestellt : Frankfurt a. M., den 30. 4. 1955, S. 14)

Einen Teil dieser Erklärung zitierte Manfred Steffens, aber nicht, wie Böttner, die begleitenden Reaktionen und Kommentare: 

·        Lassen Sie es mich mit aller erforderlichen Deutlichkeit aussprechen, dass diese "Generelle Erklärung " lebhafte Proteste in den Reihen unserer Bruderschaft hervorgerufen hat. [...] In der Verkennung des Zwecks der "Generellen Erklärung" und in der ersten Erregung konnte diese Erklärung als das wirken, was man in den Mönchsorden die Selbstanklage nennt. Nichts wäre falscher als eine solche Unterstellung. Es ist nun einmal eine Tatsache, dass der Weg, den die GLL. von 1932 ging, mit der Isolierung und mit der Distanzierung, die dann 1933 zu einer Änderung der alten Benennung führte, die eine der Freimaurerei fremde war, ein Irrweg war.

·        Wir Brüder der GLL. wissen, dass an der Lehre und dem Ausbau der GLL. nichts durch diese Vorgänge geändert worden ist. Wir wissen es, und wir kennen die Beweggründe, aus denen diese Haltung entstand, aber die anderen ziehen auch heute noch falsche Schlüsse. (Rede Friedrich August Pinkerneils vor der Hauptversammlung der Grossen Landesloge, 20. Mai 1955, Berlin. Aus Die Einigung der deutschen Freimaurerei. Bericht über die Verhandlungen der VGL mit der GLL. Von Br. Fr. A. Pinkerneil, Frankfurt (Main), S. 7).

 

Das Schweigen

. Auszüge dieser ‘Ritualen’ sind ibid. Ss. 58-59 zitiertGd. h.

Ich betrachte After Fifteen Years als eine Anwendung der Vereinbarung « darüber zu schweigen », die um 1946-47 zwischen deutschen Freimaurern entstanden ist.

Die Jahresversammlung der Masonic Service Association hatte am 21. Februar 1949 beschlossen « ein Komitee nach Deutschland zu entsenden mit dem Auftrag, sich über den gegenwärtigen Stand der deutschen Freimaurerei zu orientieren und zur Weiterleitung an alle Grosslogen in den USA diejenigen Tatsachen festzustellen, die zur Klärung der Frage der Anerkennung der deutschen Freimaurerei beitragen könnten. »

Die original englische Fassung dieses Berichts wurde im Oktober 1949 in Washington herausgegeben, dann in deutsch übersetzt und im folgenden Jahr in München gedruckt. Am Fuss der sonst leeren letzten Seite, sind ein paar Worte in einem besonders kleinem Schriftsatz hinzugefügt : « Die Veröffentlichung erfolgt mit Genehmigung der Verfasser und des Verlages des MSA. Der Bericht ist frei übersetzt, jedoch sind Änderungen und Berichtigungen nicht vorgenommen worden, um Sinn, Aufbau und Ziel der Darstellung nicht zu stören. Für die demnach noch enthaltenen Unrichtigkeiten, die sich insbesondere auf die Verhältnisse der Berliner Grosslogen beziehen dürften, ist der Herausgeber nicht verantwortlich ».

Welche "Unrichtigkeiten" ? Mit keinem einzigen Wort sind in After Fifteen Years die Rundschreiben, öffentlichen Erklärungen und Druckschriften der drei Berliner Grosslogen erwähnt. "Unterlassungen" wäre ein zutreffenderes Wort gewesen.

Zum Beispiel folgendes Zitat aus Im Ordensstammhause der Grossen Landesloge der Freimaurer von Deutschland Deutsch-Christlichen Ordens, einem Buch, das von der Grosse Landesloge in Berlin 1935 herausgegeben wurde :

·        Als drittes Ziel im Kampfe für deutsches Christentum und christliches Deutschsein trat die Aufforderung zur Reinhaltung der Rasse. Den Gefahren, die von einer unüberlegten Rassenmischung her die Wurzeln des Volkstums bedrohen, tritt der Johannisfestgruss von 1926 entgegen. Er erschien in einer Zeit, in der man sonst diesen Fragen nicht eben viel Bedeutung zumass. Der Orden erhob vor nunmehr neun Jahren schon warnend seine Stimme : "Die Gemeinsamkeit des Schöpfers beseitigt indes nicht die Unterschiede zwischen Rassen, Völkern und Individuen, Unterschiede, die in der Geschichte eine viel zu grosse und entscheindende Rolle gespielt haben, als dass sie unbeachtet bleiben könnten. Die Verkennung und Unterschätzung dieser Unterschiede, die verhängnissvolle, zwar aus reinsten Bewegggründen, aber aus physiologischer und psychologischer Unwissenheit geborene Humanitätsschwärmerei hat zu einer Vermischung und Entartung aller Kulturen, Kunstrichtungen, Rassen und Völker, zu einer Sintflut geführt, die alles in früherer Reinkultur Veredelte und Hochwertige ersticken zu wollen droht. Diesen trüben, schlammigen Fluten sucht der Orden, der von jeher bemüht war, höchste Veredlung durch sorgsamste Auslese und Reinerhaltung seines Bestandes zu erreichen, einen Damm entgegenzusetzen." (Aus Zirkelkorrespondenz 1926, S. 245 f.). (Seite 8-9).

Eine weitere, viel gravierende, Unterlassung ist die Folgende : After Fifteen Years erwähnt nicht einmal die einzigen deutschen Obedienzen, die sich öffentlich gegen Hitler und den Nationalsozialismus erklärten.

Das Ziel der wahren Freimaurerei ist heute...

1985, zwei Jahre bevor der Enkelsohn Karl Hoedes in unseren Bund aufgenommen wurde, erschien in der Mai/Juni Ausgabe von humanität ein gemeinsames Andenken an Leo Müffelmann, das von Henning Wolter, Nathan Fischer und mir geschrieben wurde.

In mehreren Schriften habe ich Müffelmanns Leben geschildert und seinen Mut bewundert (s. Quellen). In den Jahren 1921-1934, war es nicht einfach, ein deutscher Freimaurer zu sein. Er und mit ihm zusammen die Brüder, die den Obersten Rat für Deutschland (10. Februar 1930) und die Symbolische Grossloge von Deutschland (26. Juli 1930) gründeten, zeigten, dass es möglich war. In einem Brief an Rolf Appel schrieb ich :

« Aber ist es nicht eine Tatsache, dass mit vielleicht einigen Ausnahmen, alle diejenigen Freimaurer, die sich gegen Hitler öffentlich erklärt haben, zu den damaligen *irregulären* oder den *nicht-anerkannten* gehörten ? Hast Du Die alten Pflichten, die Zeitschrift der Symbolischen Grossloge, je gelesen ? Diese Brüder hatten Mut ! "Die wahre Freimaurerei erkennt aber heute ihre Aufgabe. Das Ziel der wahren Freimaurerei ist heute der Kampf gegen Bolschewismus, Faschismus und Nationalsozialismus. Sie steht hier trotz aller Gegensätze Seite an Seite mit der römischen Kirche als Kämpfer für die freie Persönlichkeit, für Humanität und Menschheit gegen die gewaltige Reaktion von Bolschewismus, Faschismus und Nationalsozialismus. Der Kampf hat begonnen. Es geht um die gemeinsame Verteidigung der abendländischen Kultur. Da müssen Rivalitäten zwischen Freimaurerei und Katholizismus verblassen gegenüber der grösseren Idee von Freiheit und Menschlichkeit." (Aus Die alten Pflichten, Dezember 1931, S. 25).

« Als ich [1982] beauftragt worden bin, in dem Archiv des DOR zu forschen, um die Geschichte des AASR schreiben zu können, habe ich ein interessantes, unbekanntes Dokument entdeckt : Nachdem der Oberste Rat für Deuschland sich eingeschläfert hatte (März 1933), hatten im Juno 1933 einige seiner Mitglieder eine Vollmacht an den Alt-LGK Müffelmann gegeben, die ihn zum *kommissarischen* GK ernannte. Was erklärt und rechtfertigt, all das was Müffelmann 1934 in Palästina gemacht hat, wobei Pauls schrieb, dass Müffelmann "dazu nicht bevollmächtigt war", eine Legende, die Müss in seine Annalen übernommen hat. Abgesehen davon, dass zu dieser Zeit, die Frage war nicht ob man *bevollmächtigt* war oder nicht, nicht wahr ? Die Frage war vielmehr, was man tat.

« Bestürzung bei DOR-Mitgliedern als ich denen das Dokument zeigte. (Ich verstehe ihre Bestürzung umso besser heute, da ich weiss, dass viele selbst Mitglieder der NSDAP waren). Und bis heute wurde Müffelmanns Name nicht unter den GK des Ritus in Deutschland aufgeführt.

« Diese Reaktion zeigt nicht nur ein schlechtes Gewissen. Es zeigt auch, dass eine andere Haltung Hitler und der NSDAP gegenüber damals wohl möglich war. Aber, falls die Symbolische GL und der ORfD aus der Geschichte verschwinden, dann kann man sagen : Keine andere Haltung sei damals möglich gewesen ! »

Die Gewalt

« Man kann sagen, dass das deutsche Volk während des Dritten Reiches, grob gesprochen, in vier Gruppen zerfiel : Tatsächliche und nominelle Nazis, Nicht-Nazis und Anti-Nazis », schreibt Hans Rothfels. Zwar fügt er hinzu « die Scheidelinien werden sich durch die Jahre hin mannigfach verschoben haben, und eine Gruppe ging in die andere über ».

Immerhin, wenn es heute darum geht, « dass wir das Leben und das Werk der uns vorangegangenen Brüder in ehrendem Andenken bewahren », erwähne ich lieber das Leben und das Werk derjenigen, die von Anfang an mit Wort und Tat zu den Anti-Nazis gehörten, als die anderen.

Die Gewalt gehört heute zu unserem alltäglichen Leben. Sie ist überall. Sie hat sich auch innerhalb der Freimaurerei eingeschlichen. Vielleicht gehört sogar der Wortschatz mancher Leserbriefe dazu.

Alain Bernheim
Gottmadingen, Februar 2001
 
QUELLEN

Die Auszüge der Rundschreiben der GNML ‘Zu den Drei Weltkugeln’ (April 1933) sind aus Helmut Neuberger, Freimaurerei und National Sozialismus, Zwei Bände, Bauhütten Verlag, Hamburg 1980 zitiert, wo sie im 2. Band vollständig wiedergegeben sind (Rundschreiben 11. April, Ss. 294-295 ; Brief an die Parteileitung der NSDAP 12. April, Ss. 305-306 ; Rundschreiben 12. April mit den Abschriften dreier Briefe vom gleichen Tag, Ss. 309-310 ; Rundschreiben 19. April, Ss. 311-312).

Der gemeinsame Brief der Ordensgrossmeister Otto Bordes und Oskar Feistkorn an Adolf Hitler vom 27. Juni 1933 ist in In eigener Sache. Eine Klarstellung von Br. Walther Hörstmann. Celle (1961), Ss. 17-19, nach der Zeitschrift Die Leuchte, 1933, Heft 10/11, wiedergegeben.

Erwähnungen der nach dem 2. Weltkrieg zwischen deutschen Freimaurern getroffenen Vereinbarung befinden sich in :

Das Verhältnis der Großen Landesloge der Alten Freien und Angenommenen Maurer von Deutschland zum Deutschen Obersten Rat des Alten und Angenommenen Schottischen Ritus, o. J. [1961]: « Er [der Deutsche Oberste Rat] stellt vielmehr ausschliesslich fest : 1. dass mit der Veröffentlichung der Dokumente 1930/31 die 1946 getroffene Vereinbarung, die Vorgänge in der Deutschen Freimaurerei in den Jahren 1920 bis 1935 der Vergessenheit anheim zu geben und darüber zu schweigen, verletzt worden ist und damit auch für ihn nicht mehr verpflichtend ist. » (S. 12).

— Erich Awe, Was ist richtig und brüderlich ? o. J. [1961] : « In der Erkenntnis, dass schon der Bericht über Streitigkeiten einen ungünstigen Einfluss auf die Psyche der Menschen ausübt, haben sich auf dem Frankfurter Konvent die Teilnehmer gegenseitig das Versprechen gegeben, alle Streitigkeiten unserer Vorfahren vor 1935 der Vergessenheit zu überantworten ! » (S. 24). « War es richtig, das gegenseitige Versprechen der Teilnehmer am Frankfurter Konvent brechen zu lassen ? » (S. 33).

— Ernst-Adolf Busold, Musste das sein ? So fragt der "Jüngere Br.", o. J. [1961], S. 3 : « Die Notwendigkeit einer solchen Zurückhaltung hatte man schon nach dem letzten Kriege erkannt und deshalb im Jahre 1947 eine brdl. Vereinbarung getroffen, nach der die unglücklichen freimaurerischen Vorgänge der Jahre 1920 bis 1933 ruhen sollten. Bedauerlicherweise hat im Sommer 1961 der Verfasser G. F. durche seine "Dokumente 1930 / 31" diese taktvolle Übereinkunft verletzt. »

Das Zitat Hans Rosenfeld kommt aus Deutsche Opposition gegen Hitler, Neuer, erweiterte Ausgabe, Fischer 1977, S. 37.

\ 

Zersplitterung und Einigung. 225 Jahre Geschichte der deutschen Freimaurer. An Hand von Dokumenten dargestellt von Friedrich John Böttner. Herausgegeben von der Loge "Absalom zu den drei Nesseln" (Nr. 1) in Hamburg aus Anlass ihres 225jährigen Bestehens am 6. Dezember 1962. Gesamtherstellung: Christian Wolff, Graphische Betriebe GmbH., Flensburg.

Manfred Steffens. Freimaurer in Deutschland. Bilanz eines Vierteljahrhunderts. Christian Wolff Verlag, Hamburg 1964.

\

Alain Bernheim. 'Die ersten vierzehn Brüder des A.A.S.R. in Deutschland: 1921 bis 1926'. Eleusis 3/1980: 155-156.

— 'Für Leo Müffelmann' (Akademietagung des A.A.S.R., Stuttgart). Eleusis 3/1984: 170-174.

— 'Auszüge aus den Nachforschungen über die Frühgeschichte des Alten und Angenommenen Schottischen Ritus in Deutschland'. Areopag Excelsior Nachrichten (Zürich) Nr. 50 (1984): 5-25.

— 'Leo Müffelmann (1881-1934) - Die schwierige Zeit'. humanität 4/1985: 13-15.

— 'Nachforschungen über die Geschichte des Alten und Angenommenen Schottischen Ritus in Deutschland' (2. Fassung, 1986). Unveröffentliches MS, Deutsche Freimaurer Bibliothek, Bayreuth.

— [Pseudonym A. v. B.] 'La Franc-Maçonnerie allemande en 1995'. Humanisme (GODF, Paris) 220-221 (Mars 1995): 112-123.

'German Freemasonry and its Attitudes toward the Nazi Regime'. the philalethes, February 1997: 18-22 (Certificate of Literature 1997 der Philalethes Society).

— ‘La Franc-Maçonnerie allemande au 20e siècle’. Chaire Théodore Verhaegen 1998, Université Libre de Bruxelles. Ars Macionica (Grande Loge Régulière de Belgique, Bruxelles) Volume 8 (1998): 17-40.

— ‘"The Blue Forget-Me Not", another side of the story’. the philalethes, October 2000: 106-109.

Encyclopédie de la Franc-Maçonnerie (La Pochotèque, Le Livre de Poche 2000). Stichwörter: Allemagne und Müffelmann.

 

Si vous souhaitez que je fasse la traduction de ce texte, contactez moi, je me mettrai rapidement au boulot.

 

 

En théme plus général, je vous propose ici une étude très intéréssante sur les liaisons présupposées entre la Maçonnerie et l’antisémitisme.

La F. M..°. et l’antisémitisme (pdf)

 

 

 

 

 

 

Les silences auront fait beaucoup de bruit malgré tout...

Première interrogation s'il en est, de quels silences parlons-nous ? Du silence de l'Apprenti au silence tout court, du silence refuge au silence musical, tous seront évoqués.

Une première règle s'établit dans ces échanges, le Maçon doit-il se taire et conserver le silence devant les exactions les plus diverses qui l'entourent dans le monde profane ? Quelle est la règle en fait ? Quand doit-on franchir le pas et ne plus se taire ?... Le silence deviendrait alors une sorte de complicité passive et pour le briser, cela ne peut pas se faire seul. La fraternité universelle de la Franc-Maçonnerie comme clé d'ouverture, un seul cri jaillissant et refoulant tous les silences...

En chemin, nous avons pensé au silence héroique des combattants de l'ombre parmi lesquels se trouvaient des Frères, des Frères partis à l'orient Eternel alors que nos pays vivaient de sombres moments. Il n'y a pas si longtemps. Sans leur silence, qu'en serait-il advenu de leurs compagnons d'armes ? Silence, étrange refuge courageux de ces âmes fières qui ne voulaient pas trahir.

Déjà emmerge une idée importante, le silence est un paradoxe à lui seul : le meilleur et la pire des choses... L'un d'entre nous dira d'ailleurs, et je le cite :
" C'est ce passage à la limite de la dialectique texte/contexte qui rend, à mes yeux, le silence si fascinant et qui me fait recevoir, avec tant de joie maçonnique ces "textes sur le silence " qui voltigent et bruissent silencieusement, comme des anges de la fraternité, entre nos colonnes virtuelles ".

Un paradoxe, de la poésie, des idées fortes proches des souvenirs des vies de chacun, un zeste de philosophie, un peu d'humour et beaucoup d'émotions. Le décor est planté, les silences vont vraiment faire parler d'eux...

Et tout commence, bien entendu, par le silence de l'Apprenti. Quelle plus belle chose dans la Franc-Maçonnerie que ce silence imposé qui est la plus forte symbolique connue chez nous ? Ce silence là est d'or. Se taire avant de parler. Observer avant d'agir. Voir avant de faire. Il règne ainsi une espèce de paix durant ce temps de silence imposé.
Et pourtant, certains se sont sentis frustrés en étant confinés à un silence obligatoire. Puis, insidieusement, le silence leur devenait quasiment confortable évitant ainsi de s'exprimer sur des sujets peu aisés. Sentiment qui se retrouve encore chez certains d'entre nous, partis depuis fort longtemps du Septentrion. Et ce silence-là, paresse intellectuelle ou lassitude ?
Questionnement aussi de l'Apprenti qui ne pense plus au silence mais écoute le rituel, les symboles et quand il devient Compagnon, il est déjà trop tard pour profiter de ce silence formateur et régénérateur.

Pour rester dans nos Ateliers, il survient aussi deux autres silences : celui qui suit une planche trop hermétique et l'autre, qui sanctionne une planche dont le silence final est accueilli à regret. Les deux sont aussi évocateurs que réels.

Il y a aussi ce fameux "Vénérable Maître, le silence règne sur l'une et l'autre Colonne..." et à ce coup de maillet, combien sommes-nous à nous sentir frustrés et malheureux de l'insuffisance de notre travail et de celui de nos Soeurs et de nos Frères ? Silence troublant de la fermeture de la Loge, silence qui sanctionne le travail de tout l'Atelier mais dans lequel nous plongeons seuls.

Puis nous sommes sortis des silences de nos Respectables Loges pour savourer ceux qui sont à l'extérieur. A commencer par la philosophie du silence. Et ainsi :
" J'appelle silence tout ce qui reste quand on se tait, c'est-à-dire tout. Non l'absence des mots, donc, mais la présence des choses. Le silence est un autre nom pour le réel. C'est la vérité réduite à sa plus simple expression. La parole ne vaut que par l'épaisseur du silence qu'elle traverse :
considérable (dans la confidence ou l'aveu),
moyenne (dans la discussion)
ou nulle (dans le bavardage)..."

Ou encore...

"...Le silence des espaces infinis, qui effrayait Pascal, peut-il être absolu? Le silence - mais, alors, celui-là angoisse - n'est-il pas simplement l'absence de réponse à mes questions, l'impossible intelligibilité des choses et des êtres? Alors peut-être le manque de ce que j'attends, l'effort du langage pour sauter par-dessus son ombre me font-ils reconnaître, comme à Ludwig Wittgenstein, «qu'il y a du mystique», mais en sachant bien que «ce dont on ne peut parler il faut le taire» (dernière proposition du Tractatus logico -philosophicus ).
Saurait-on pour autant y trouver la garantie d'une présence? ( Henri-Jacques STIKER).

Il s'agit là d'une variété spéciale du silence volontaire : ce silence philosophique part de l'opinion (incertaine et donc hypothétique) que pour atteindre la connaissance intime de ce qui ne peut se dire (l'ineffable) peut-être vaut-il mieux entrer en soi et, quand le verbe s'est enfin tu, contempler ce vide intérieur, qui est attente d'une réponse.

De la philosophie à la musique, il n'y a qu'un pas. Pas que nous avons allègrement franchi en pensant aux sept silences musicaux et à la force du silence dans une partition. Un silence qui se fait brutal devient aussi fort que la musique elle-même. Après la dualité du silence, nous découvrions sa force intrinsèque.

Nous avons découvert les non-dits avec les silences... Non-dits qui touchent souvent et malheureusement nos Obédiences et les fausses opinions que se font certains d'entre nous. Alors faut-il faire silence devantces exagérations ou faut-il le briser pour que règne enfin une véritable harmonie entre les Maçons ? Le silence comme passerelle ou comme moyen de passage...?

De là nous avons pensé aux sourds pour qui le silence est le monde de tous les jours, l'univers qui nous paraît si pauvre à nous entendants et si riche de sens pour eux. Qu'en est-il de l'Initiation de telles personnes. Avons-nous des Soeurs ou des Frères sourds ? Savons nous tendre la main et avons nous initié des sourds. La question n'a eu que le silence pour réponse...

Nous avons voyagé sur les Océans ou plutôt sous le miroir de leur surface. Comment na pas évoquer le monde du silence si cher à certains d'entre nous : Cousteau a parlé de monde du silence, comme d'autres pensent que la mer est bleu. La couleur de la mer n'est que le reflet de son ciel et son silence n'est que celui des bruits que l'on ne perçoit pas.

Les voyages se poursuivent à un rythme soutenu et nous jettons l'ancre dans le silence des abbayes et des monastères. Silence qui se rapproche de celui de nos Temples. Quête de l'individu dédiée à Dieu pour les uns, recherche de la vérité pour les autres et le silence au milieu. Le silence en général , la règle du silence, le silence qui règne au réfectoire pendant le repas, le grand silence de la nuit. Nos agapes sont sûrement moins silencieuses mais pour le reste ?

Nous n'avons rien oublié : le silence sur les bancs de l'école qui autorise le calme pour mieux comprendre, le silence du désert qui enseigne l'humilité, le silence du cabinet de réflexion, le silence des média, ...

Pour conclure, quelques extraits, quelques proverbes, quelques textes choisis :

" Le silence est aussi plein de sagesse et d'esprit en puissance que le marbre non taillé est riche de sculpture"

" Le silence après du Mozart, c'est encore du Mozart "

" Presque tout ce qui est en paix ne rend aucun son. Plantes et arbres n'ont de voix, mais que les agite le vent, ilsfrémissent. L'eau n'a pas de voix, mais si le vent la froisse, elle rend un son, si on la frappe elle retentit, si on la contient elle gronde, si on la fait bouillir, elle chante. Métal et pierre n'ont pas de voix, mais qu'on les frappe ils résonnent. Ainsi des hommes : ils ne parlent que si on les force. S'ils désirent quelque chose, ils chantent. S'ils sont tristes, ils pleurent. Les sons franchissent leurs lèvres quand ils ont perdu la paix."

" N'ouvre la bouche que si tu es sûr que ce que tu vas dire est plus beau que le silence"

" Pendant les moments de silence, j'écrivais ce à quoi je pensais, parce que ce à quoi je pensais était en quelque sorte dédié à ce patient qui ne pouvait pas parler au moment où il était."

" Quand on a arrêté les membres de l'intelligentsia
Je n'en étais pas, je n'ai rien dit.
Quand on a arrêté les communistes
Je n'étais pas communiste, je n'ai pas protesté.
Quand on a arrêté les juifs,
Je n'étais pas juif, je me suis tu.
Quand on a arrêté les socialistes,
J'ai gardé le silence.
Et puis quand on m'a arrêté,
Il n'y avait plus personne pour protester."

" Une vieille dame, meutrie par la vie, avait été recueilli par ma famille. C'est elle qui nous preparait, enfants, des specialités bretonnes et nous offrait des gateries... un jour, les uns après les autres, elle nous a fait appeler. Elle etait dans son lit silencieuse, le visage apaisé presque souriant, elle est morte devant nos yeux, nos yeux d'enfants. Ce moment, se visage, son silence m'accompagnent, comme son dernier message d'Amour."

" Il est cinq heures. A travers les fenêtres closes on entend le vent, on est au mois de Décembre. Il fait froid dehors et, paradoxe, j’ai chaud, très chaud. Il est là, sur son lit, couché depuis plusieurs jours… Sa respiration haletante, parfois suspendue pendant une longue période, si longue qu’elle semble définitive… Et puis, une profonde inspiration relance la vie dans ce corps qui n’en fini pas de souffrir…
Il est cinq heure, je le sais car l’horloge du clocher vient d’égrener le dernier coup, quand tout d’un coup, sans que rien n’annonce l’imminence Elle est arrivée. D’un seul coup un grand silence s’est fait. J’ai cru entendre comme une sorte d’étoffe que l’on déchire. Je ne sais si le vent soufflait encore, mais c’était un silence profond. Jamais je n’avais éprouvé une telle impression de silence.
Il s’est tu, il est entré dans un silence où seuls sont admis les évadés de la vie.
J’ai sa main dans les miennes et son silence devient étourdissant, j’entends sa joie éclater à mon arrivée, j’entends son rire lors du dernier Noël, j’entends… j’entends… non, ce silence là est parfaitement audible et j’entends parfaitement tous les conseils que je n’écoutais que d’une oreille distraite. D’ailleurs qui suit les conseil du Père ?
Voilà, le Père n’est plus et toute ma vie je retiendrai ce bruit silencieux qui a marqué son passage à l’Orient éternel.
Nous serons toujours des apprentis lors de ces moments là."

 

 

On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux..." (Saint Exupéry)

Nous avons tout d'abord exploré le célèbre Sagesse - Force - Beauté et pour les SS.°. ou les FF.°. qui travaillent au Rite Ecossais Ancien Accepté, il y a beaucoup d'évidences mais aussi beaucoup de questions.
Certains pensent qu'ils faut de la Force pour arriver à la connaissance, puis à la Sagesse afin d'apercevoir la Beauté. Mais la beauté ou une beauté ?
Est-elle toujours la même ou est-elle évolutive, suit-elle le parcours des éternels Apprentis que nous sommes ?
Chercher la Beauté n'est-ce pas chercher la Vérité, la perfection? Si oui, un Maçon est éternellement sur le chemin de La Vérité, de la perfection. Ce chemin devrait donc s'embellir avec les progrès réalisés.

Comme tout symbole qui se respecte, ce ternaire nous a permis de faire évoluer le fil de nos réflexions très rapidement vers d'autres horizons.
Ainsi, dans la construction d'une cathédrale ou de tout autre édifice, les trois valeurs sont obligatoirement présentes. La Force pour qu'il tienne debout, La Sagesse pour qu'il soit conforme a son utilisation, et la Beauté pour qu'il ne soit pas nu, mais decoré de sculptures, de mosaiques, de fresques...
Mais pour une construction moderne, par exemple, trouverait-on une façade en aluminium belle?

Et là, nous sentons bien que ce sujet ne peut être enfermé dans un simple symbole à couvert de nos Temples et restreint à un "usage" maçonnique. Non !
Le beau ou la beauté sont des notions qui emplissent la vie de l'homme et que l'on retrouve à chaque instant de sa vie.
Nous avons donc envisagé une nouvelle approche de la beauté en étudiant la subjectivité de ce qui est beau.
Quel est donc cet étrange rapport qui nous lie à quelque chose que nous trouvons beau et que notre plus proche ami trouve détestable au possible ? N'y aurait-il pas, encore une fois, une étrange résonnance manichéenne entre la sagesse, la force et ce que nous estimons être un exemple de beauté...
Peut-on "forcer" quelqu'un à trouver beau quelque objet qui le laisse ordinairement, complètement indifférent ? Certainement pas. D'où une analyse plus poussée vers l'égo et ses racines comme l'éducation ou l'expérience.
Apprécier la beauté ne peut qu'être une approche personnelle et impossible à partager. La meilleure preuve, s'il en est, est l'approche d'un concert par des malentendants ou la visite d'un musée par un malvoyant. Pourquoi restreindre la vision de la beauté par un sens unique, la vue ? Et pourtant, alors que nous nous étions évadés de l'universalité des oeuvres d'art, nous avons pu noter un commentaire qui nous ramenait indisciblement à notre ternaire d'origine. Je cite : "Cette supériorité de la beauté sur la force et sur la sagesse se retrouve dans toutes les autres oeuvres d'art. L'élégance d'un discours et la séduction d'un tableau, le sublime d'une symphonie ou l'attrait d'une affiche, résultent de cette même hiérarchie des trois vertus fondamentales. Certes, ces productions ne seraient pas telles si elles manquaient de force ou si elles avaient été composées sottement. Mais seule, leur beauté les rend dignes de cette distinction...".

La beauté a aussi son époque et une certaine "fugitivité". Telle oeuvre ou telle symphonie ou tel dessin, considéré comme l'un des canons de son époque n'a pratiquement plus aucun retentissement quelques années plus tard. La beauté serait-elle touché par le phénomène de mode ?
Et nous avons doucement glissé vers l'approche plus en profondeur de la philosophie de la beauté.

Le paradoxe de la confrontation entre la subjectivité et l'objectivité de la beauté. Préférer la soupe au pistou à la soupe aux choux n'est qu'un jugement de préférence. Préférer Massenet à Bach est un jugement qui juge plutôt le jugeant que le jugé par rapport à la complexité esthétique de l'oeuvre musicale. Quelque chose, dans la beauté, semble dépasser la pauvre appréciation que nous nous sentons capable de porter sur elle. Paradoxe de l'écrasement personnel confronté aux exaltations du dépassement.
Il y a aussi le paradoxe de la relativité de la beauté selon les cultures lorsqu'il se confronte à la forme d'universalité que présentent les grandes oeuvres, conférant à la beauté quelque chose d'extra-temporel et d'extra-catégoriel. Il en est de même du paradoxe de la perception esthétique par rapport à la perception ordinaire, l'une semble rencontrer des essences et l'autre rencontrer des objets comme si la beauté (ou plutôt le mouvement de l'homme qui la ressent) transmuait les objets en essences, le visible en invisible, le concept en affect.
Il en est de même du paradoxe de la communication comme si le créateur et le récepteur étaient également constitutifs d'une double présence corrélative d'une double absence : le peintre est dans le tableau sans être dans le paysage.
Il en est de même,également, du paradoxe du discours sur la beauté qui oscille toujours entre l'inexprimable et l'indicible, dans le premier cas " le sifflet est coupé ", dans le deuxième cas on parle et on parle encore et inlassablement sans que le flux du discours ne réussisse à déterminer quoi que ce soit.
Pourrait-on pousser la question jusqu'à appliquer à la Beauté une définition classique de la Vérité: "adéquation de la chose avec elle-même?".
De même qu'il est admis maintenant qu'il n'y a pas UNE vérité absolue, mais des vérités, toutes partielles et provisoires, il n'y a pas UNE beauté absolue, mais des perceptions personnelles, contingentes, provisoires, fonctions des individus, et donc de leur niveau de conscience.

De ces hauteurs philosophiques, nos pensées nous ont amené à réfléchir sur la beauté du laid. De fait, quelque chose de très laid peut atteindre les sommets de la beauté par un autre chemin que celui qui, conventionnel, tente à repousser toute chose qui au prime abord nous rebute.

Et nous avons aussi songé à la beauté du geste. La beauté et l'harmonie du geste de l'artisan, quand avec le temps et l'expérience, l'esprit guide la main, quand du geste précis, simple et facile, sort sous nous yeux une belle oeuvre, un bel ouvrage. Beauté du mouvement, né du temps et l'experience, la sagesse, et de la main, la force. Beauté de l'oeuvre née de l'esprit. L'esprit guide la main et crée la beauté. L'oeuvre, l'objet terminé ne sera encore une fois, qu'une épure. L'artisan enrichit de cette nouvelle expérience reprendra ses outils pour créer une nouvelle oeuvre qu'il voudra plus belle encore. Ces objets, il les oubliera les uns après les autres, pour celui qui reste toujours à fabriquer et dans sa recherche du beau geste.

Chose étrange mais naturelle, pourrait-on dire, chez des Maçons sur un chantier, les contributions ont doucement évolué vers un autre concept, difficilement séparable de la beauté, le bonheur.
La beauté, le beau devenait un moyen d'accéder vers un état de plénitude de l'être humain. La beauté devenait un accessit de la sérénité, une porte ouverte vers le bonheur. Peut-être avions-nous trouvé là un futur sujet de THEMA ?

De même, une nouvelle approche se fera vers l'amour. Comme si la beauté ne pouvait être qu'un moyen d'accéder à des états, certes toujours positifs, de l'être humain comme l'amour et le bonheur.

Nous sommes alors revenus à un nouveau concept de la beauté en décortiquant la géométrie et la beauté d'une équation, voir même la relativité d'Einstein. Le beau se cache n'importe où et l'important est de garder tous ses sens - pas seulement la vue - en éveil.

Un aspect a été très brièvement évoqué et aurait sans doute mérité qu'on s'y implique un peu plus : La beauté du diable. Cet facette de la beauté, qu'on pourrait qualifier d'obscure ou de contraire. Inévitablement, on pense à une beauté concernant un être humain, homme ou femme, et qui viendrait servir d'excuse à une faute commise. Une belle piste négligée ?

Comme celle des sentiers fleuris de l'erreur...

En conclusion, je dirai que la beauté est un sujet impossible à cloisonner ou à approcher de façon claire, précise et nette sans mêler dans une curieuse égrégore qui nous ressemble, des concepts humains. J'emprunterai cette sitation extraite de l'une de vos contributions en guise de conclusion : "La saisie du beau en tant qu'émotion attachée à l'exécution d'un rituel maçonnique s'effectuera plus facilement, me semble-t-il, lorsque les préjugés anti-intellectualistes auront été mis au rancart et que la subjectivité aura trouvé son complément dialectique : l'objectivité."

 

QUELQUES TEXTES ET EXTRAITS CHOISIS

 

Voie lactée, ô soeur lumineuse
Des blancs ruisseaux de Chanaan
Et des corps blancs des amoureuses,
Nageurs morts, suivrons-nous d'ahan
Ton cours vers d'autres nébuleuses,

Moi qui sais des lais pour les reines,
La complainte de mes années
Des hymnes d'esclaves aux murènes
La romance du mal-aimé
Et des chansons pour les sirènes.

Guillaume Apollinaire
La chanson du mal-aimé - (in Alcools)


Socrate demande à Hippias de définir "le beau" (NB: en grec, "to kalon" est un neutre ayant valeur de générique, le grec est finalement beaucoup plus adapté à l'expression des concepts que le français).
Hippias commence par dire que le beau, c'est une belle jeune fille. Alors Socrate lui demande si par hasard on ne pourrait pas trouver également de la beauté dans une belle jument. Et Hippias en convient. Socrate demande alors si dans une belle terrine, bien décorée, d'agréables proportions, on ne trouve pas aussi "le beau". Hippias en convient, mais trouve qu'il s'agit là d'une forme de beauté atténuée.
S'il faut parler d'objets, dit-il, parlons d'objets précieux. Plus c'est précieux, plus c'est beau. Tout ce qui est couvert d'or est donc beau.
Oui, dit Socrate, certainement, mais la statue d'Athéna de Phidias n'a pas les yeux en or, elle n'a rien en or.
Hippias ne la trouve-t-il donc pas belle? Si fait, dit Hippias, elle est belle.
Mais alors, dit Socrate, que dire de la cuillère qui sert à tourner la soupe: si elle est en or, elle va casser la terrine. Mieux vaut une cuillère en bois de figuier, qui parfume de plus le ragout sans faire prendre de risque à la vaisselle. N'est-elle pas belle? Hippias est perdu.
Socrate, multipliant les exemples, le pousse dans ses retranchements. Il convient finalement qu'i s'agit d'une idée (eidos), ce que nous traduirions par concept.

PLATON La Pléiade Tome 1 - Paris les Belles Lettres ("Budé").



Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme,
O Beauté ! ton regard, infernal et divin,
Verse confusément le bienfait et le crime,
Et l'on peut pour cela te comparer au vin.

Tu contiens dans ton oeil le couchant et l'aurore;
Tu répands des parfums comme un soir orageux;
Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui font le héros lâche et l'enfant courageux.

Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien ;
Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.

Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques;
De tes bijoux l'Horreur n'est pas le moins charmant,
Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques,
Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement.

L'éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !
L'amoureux pantelant incliné sur sa belle
A l'air d'un moribond caressant son tombeau.

Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe,
O Beauté ! monstre énorme, effrayant ingénu !
Si ton oeil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte
D'un Infini que j'aime et n'ai jamais connu ?

De Satan ou de Dieu, qu'importe ? Ange ou Sirène,
Qu'importe, si tu rends, - fée aux yeux de velours,
Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine !
L'univers moins hideux et les instants moins lourds ?

Charles BAUDELAIRE (Hymne à la Beauté)